La molécule du Baclofène serait autorisé de manière provisoire au grand bonheur de ses défenseurs. Il s'agit d'une « date historique dans le domaine de la lutte contre l'alcoolisme », selon le professeur Bernard Granger. Le médicament est actuellement en cours de test dans le but de traiter l'alcoolo-dépendance.
L'ANSM autoriserait de manière temporaire trois ans de prescription du Baclofène aux patients alcooliques et cela avant même que le produit ne reçoive son autorisation de mise sur le marché.
Des médecins généralistes se seraient également mis à prescrire en toute discrétion du Baclofène afin de sevrer leurs patients sans attendre une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché). En 2012, plus de 50 000 buveurs se seraient déjà fait prescrire du Baclofène, le chiffre serait en hausse de 29 % selon la Caisse nationale d'assurance maladie.
Ces prescriptions clandestines n'ont actuellement fait l'objet d'aucune validation sanitaire. Une étude paraissait en 2012 dans la revue Alcohol and Alcoholism soulignant un taux de succès de 58 %. Les résultats concernant l'efficacité de ce médicament ne seront connus qu'en 2014. «Ce n'est pas la pilule miracle mais c'est un médicament qui semble efficace», a déclaré le professeur Michel Reynaud (Hôpital Paul-Brousse, Villejuif).
Pour Bernard Granger l'autorisation temporaire du Baclofène serait « une première étape avant l’autorisation de mise sur le marché». Les avantages sont multiples, selon lui. D’abord «c’est un élément sécurisant pour les généralistes qui prescrivaient déjà le baclofène, ou pour ceux qui hésitaient faute de cadre réglementaire ».
Cependant bien que pour beaucoup de médecins l'autorisation représente une véritable avancée, d'autres restent vigilants comme c'est le cas pour Alain Rigaud, président de la Fédération française d'addictologie (FFA) «Contre l’alcoolisme, il n’y a pas de baguette magique. L’approche médicamenteuse ne doit pas faire oublier l’accompagnement des malades sur le plan psychosocial » a t-il déclaré.