La France est loin d'être un modèle question prise en charge des femmes enceintes et des nouveaux-nés. Un rapport de l'Inserm dévoile que l'hexagone, avec 2,3 morts pour 1000 naissances ; se trouve à la 17e position en Europe en matière de mortalité néonatale.
L'étude s'effectue en comparant les chiffres de 26 pays de l'union européenne, additionnés à la Suisse, la Norvège et l'Islande. Menée tous les cinq ans, elle permet de suivre les progrès effectués ou encore à faire pour chaque pays. Néanmoins, des infirmations manquent en France. De fait, nous sommes le seul pays ne disposant pas d'un suivi systématique et précis sur le terme des grossesses ou le poids des nouveaux-nés.
La mortalité néonatale se définit par le décès du fœtus de moins de 27 jours. En 2003, on dénombrait 2,6 morts pour 1000 naissances. En 2005, la France avait grimpé à la 6ème position du classement. Cinq ans plus tard, nous régressons.
L'étude met ainsi en lumière cette faiblesse de la France.
Les femmes enceintes prennent de plus en risques durant leur grossesse. Le pourcentage de femmes continuant de fumer est l'un des plus importants d'Europe, en croisant deux études à ce sujet, on constate que 24 % des femmes continuent de fumer. Il faut également s'attarder sur l'augmentation de l'obésité, facteur de risques, concernant 10 % des femmes en 2010. Sans oublier le fait que 19 % des femmes enceintes ont plus de 35 ans. Or, passé 40 ans, les risques de complications vasculaires, d'hypertension artérielle, de diabète de grossesse ou d'accouchement prématurés augmentent. Le taux de grossesses multiples est également en hausse.
La France possède aussi le taux de mortinatalité, bébés morts-nés, le plus élevé d'Europe, soit 9,2 enfants pour 1000 naissances. Jusqu'à 50 % d'entre eux peuvent être attribués à des interruptions médicales de grosses, faussant le chiffre puisque aucun autre pays n'inclue ces statistiques dans le total des morts-nés. De plus la France et sa politique de dépistage des grossesses à risques particulièrement avancée permet ces interruptions au-delà de 28 semaines d'aménorrhée.
Pour le Pr François Goffinet, « d'autres facteurs, tenant à l'organisation des soins, aux pratiques médicales ou à la prise en charge des femmes enceintes, pourraient aussi expliquer les médiocres résultats ».
« Une amélioration du système d’information périnatal français est en cours mais des progrès seraient encore nécessaires pour contribuer davantage à la mise en commun des statistiques européennes. » conclut Jennifer Zeitlin, coordinatrice du projet.