Inspiré des travaux d'Alvin Roth et Lloyd Shapley, récompensés du prix Nobel d'économie l'année passée, le don croisé, qui consiste en la formation d'une paire de donneur-receveur, est en passe d'être réalisé en France.
La technique, sur la base d'un appariement informatisé, est déjà d'actualité dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis. Grâce à ce système de couplage, les chances du patient pour l'obtention d'une greffe sont optimisées : « outre-Atlantique, près de 2 000 patients ont reçu un rein grâce à ce système sans lequel ils n'auraient pas été greffés », s'est enthousiasmé le docteur Ruthanne Hanto.
En France, l'opération devrait débuter avant la fin de l'année. Cinquante couples devront être constitués au préalable après une série de tests : bilan médical, examen par un comité agrée et par le Pôle national de répartition des greffons qui vérifiera l'éligibilité du couple et audience au tribunal pour le donneur.
« Le logiciel d'appariement est prêt ; les conventions ont été signées avec la plupart des directions des établissements, qui doivent laisser des blocs opératoires à disposition en cas d'appariement réussi. La seule chose qui nous manque, c'est un nombre suffisant de paires de donneurs dans la base de données », explique Marie-Alice Macher de l'Agence de la biomédecine.
En juillet 2011, la loi française autorisait ce procédé. De quoi donner de l'espoir à des millions de malades pour qui la transplantation ne relevait plus que de l'utopie.