Alors que la plupart des journaux de santé annoncent aujourd'hui les résultats d'une étude menée au Minneapolis VA Health Care System indiquant que la vitamine E pourrait freiner la progression de la maladie d'Alzheimer de légère à modérée, nous nous sommes penchés un peu plus en avant sur le cas de cette vitamine présente dans tous les fruits et légumes et souvent vendue en tant que complément alimentaire.
Pourquoi ces études sur la vitamine E dans le traitement de la maladie d'Alzheimer ? Chez les personnes atteintes, on a constaté une plus forte quantité de molécules oxydées au niveau du cerveau. La vitamine E étant un antioxydant naturel, plusieurs chercheurs ont déjà suggéré qu'elle aiderait à protéger les cellules du cerveau contre des dommages menant à l'apparition de la maladie.
Dès 1996 une étude de grande ampleur avait observé une diminution de la progression de la maladie avec la prise de suppléments de vitamines E. En 2005 une autre étude, en observant un échantillon de 769 personnes, n'avait pu établir aucune différence notable entre les personnes prenant de la vitamine E ou non dans l'évolution des troubles cognitifs. Le public mais également le monde médical est donc resté plutôt septique quant à l'utilisation de compléments de vitamines E dans le traitement de la maladie d'Alzheimer et dans sa prévention.
Les avancées 2013 : L'étude menée par le Minneapolis VA Health Care System
Premier point, l'étude menée ne portait que sur des formes légères à modérées de la maladie d'Alzheimer. 613 patients ont été répartis en quatre groupes : ceux qui recevaient de la ménantine (autre médicament utilisé dans le traitement traditionnel de la maladie), ceux qui recevaient de la vitamine E, ceux qui recevaient les deux et enfin un groupe placebo (groupe qui ne reçoit aucun traitement supposé en lien avec la maladie, pour obtenir un comparatif dans l'étude).
Le Journal of the American Medical Association (JAMA) a publié ce 2 Janvier 2014 les résultats : après un suivi de 2 ans voire 3 ans pour plusieurs patients, la vitamine E seule a permis un ralentissement significatif dans la progression de la maladie, en gagnant notamment 3 points sur l'échelle ADCS-ADL (échelle qui mesure les capacités des personnes à effectuer des actions quotidiennes tel que manger, se laver, s'habiller. Le test est noté de 0 à 78, sachant que 78 correspond à aucune restriction des actions). Toujours selon le JAMA la vitamine E permettrait donc de ralentir de 19 % par an la progression de la maladie d'Alzheimer.
Nouvel espoir pour les patients ? Nous le saurons bientôt lorsque la communauté scientifique aura réagit à l'étude qui contredit les résultats annoncés en 2005 sur l'inefficacité de la vitamine E dans le traitement de la maladie d'Alzheimer.