La mémorisation est un processus encore difficile à comprendre malgré de nombreuses études réalisées ces dernières années par les neurologues. Aujourd’hui, une équipe de scientifiques a réussi à décrypter la façon dont le souvenir se forme dans le cerveau. Une belle avancée pour mieux comprendre la mémoire.
Jennifer Aniston ou le neurone de la création du souvenir
Les scientifiques des universités de Californie et de Leicester viennent de publier une étude sur la mémoire permettant de comprendre le processus de création du souvenir.
L’expérience consistait à créer des associations à partir de différentes photographies proposées aux participants. La première série d’images montrait des personnalités connues comme Jennifer Aniston. Les scientifiques ont ensuite exposé une seconde série d’images concernant des lieux touristiques comme l’opéra de Sydney. Enfin, une troisième série de photos était composée des deux éléments assemblés. Les scientifiques montraient donc, par exemple, une photo de Jennifer Aniston devant l’opéra de Sydney.
La création des associations « personnalités et lieux » a permis de générer des souvenirs dans la mémoire des participants. Ainsi, au cours de cette expérience, les scientifiques ont pu identifier que le cerveau utilisait toujours le même neurone, appelé « neurone de Jennifer Aniston ». Il s’activait dès le début de la création du souvenir et lorsque les images étaient à nouveau montrées aux participants.
Une avancée essentielle pour comprendre les dysfonctionnements de la mémoire
L’identification de ce neurone par l’équipe de chercheurs est une victoire pour la compréhension de la création du souvenir dans le cerveau et aide donc à mieux comprendre son fonctionnement.
Il ouvre maintenant la possibilité d’analyser les dysfonctionnements du processus de mémorisation chez certains patients et ainsi d’apporter un espoir nouveau dans la compréhension de certaines maladies neurologiques.
Le professeur Rodrigo Quian Quiroga, directeur du centre de recherche en sciences neurologiques de l’université de Leicester indique à ce propos : « Je pense que cette étude aura un énorme impact sur les neurosciences puisque, sur le long terme, on pourrait résoudre des pathologies comme Alzheimer […]. Une fois que nous avons compris le mécanisme normal du cerveau, nous pouvons nous demander ce qui se passe dans le cas pathologique qui mène à cette maladie dévastatrice ».
Cette victoire des neurosciences pour mieux comprendre le cerveau aura donc un impact important pour des milliers de patients. Rappelons quelques chiffres pour mieux saisir les conséquences positives de cette avancée scientifique. En 2012, en France, 850 000 personnes étaient atteintes de la maladie d’Alzheimer et, chaque année, plus de 200 000 cas sont diagnostiqués. En 2020, 1 Français sur 4, de plus de 65 ans, sera touché par cette maladie.
La compréhension de la mémoire par les neurologues est donc une priorité en matière de santé publique. Cette étude est un premier pas qui devrait ouvrir la porte à d’autres réflexions et avancées dans le domaine de la mémoire.