Dans le quotidien anglais, The Guardian, l’acteur américain Michael Douglas a déclaré que son cancer de la gorge était peut-être dû à une contamination par le papillomavirus, HPV, attrapé lors de cunnilingus.
Les risques liés au sexe oral
Lors d’une interview en juin 2013 dans The Guardian, l’acteur américain, Michael Douglas fait le lien entre son cancer oropharyngé, les cunnilingus et les papillomavirus, HPV. Son cancer a été découvert en 2010 et depuis il mène un véritable combat qu’il n’hésite pas à médiatiser. A Paris, le 29 août 2013, le lien entre virus et cancers de l’oropharynx a été quasiment au cœur de la 12e conférence mondiale sur le cancer de l’œsophage, OESO.
Le cancer oropharyngé est avant tout lié à l’alcool ou au tabac, pour le moment rien n’est prouvé quant à un lien avec un virus. Cependant les cancers de la bouche et de la gorge peuvent être liés à l’HPV. Il existe 150 papillomavirus différents et certains sont plus dangereux que d’autres comme les HPV 16 et 18. Ces derniers sont considérés comme étant à « haut risque », ils sont très souvent retrouvés dans les cancers : 90% des cancers de l'anus, 65% des cancers du col de l'utérus et du vagin, 35% des cancers du pénis, et 45 à 90% des cancers de la bouche et de la gorge par exemple. Les HPV 6 et 11 sont à l’origine de verrues génitales ou anales, ils sont désagréables mais à « bas risque ».
Les hommes plus touchés par les HPV
Pour le moment, les recherches continuent et à l’OESO, le docteur Bin Wang de l’université de Sydney souligne le fait que les « HPV ont des mécanismes qui ne sont pas encore parfaitement connus ». Il souligne aussi le fait que les « HPV causent le cancer par une immortalisation et une transformation des cellules infectées ». Les médecins ne savent pas pourquoi 10 % des personnes infectées par un HPV n’arrivent pas à l’éliminer dans les deux ans qui suivent l’infection. Ils deviennent des porteurs chroniques et la moitié d’entre eux voit apparaître un cancer après trente ans environ.
Dans le Journal of the American Mediacal Association, JAMA, des chercheurs de l’université de l’Ohio ont constaté que l’infection orale touche principalement la population âgée de 14 à 59 ans et que 1,6 % des hommes sont touchés contre 0,3 % des femmes par le HPV 16. Les hommes sont donc principalement touchés par ce virus. Les risques augmentent avec la consommation d’alcool, de drogues et de tabac. Et le risque d’être porteur du virus augmente proportionnellement avec le nombre de partenaires sexuels. La sexualité orale étant plus répandue qu’avant, cela explique l’augmentation des cancers oropharyngé.