Un projet concernant le statut d’infirmière en pratique avancée vient d’être proposé. Mais ce dernier ne semble convenir ni aux médecins, ni aux personnels infirmiers. Le débat est donc lancé…
Un décret pour définir le statut d’infirmière en pratique avancée
Un décret et deux arrêtés, voilà la forme que prend le projet concernant le statut d’infirmière en pratique avancée (IPA). Il permet de redéfinir le travail des infirmières en élargissant leur mission. Ainsi, ces dernières participeront « à la prise en charge globale du patient » dans les domaines de la santé mentale, de la psychiatrie, de l’oncologie et de la transplantation rénale. Elles auront également pour rôle d’assurer un suivi des maladies chroniques stabilisées, comme les AVC, le diabète ou la maladie d’Alzheimer, par exemple.
Ce travail se fera en collaboration avec les médecins qui sont les seuls à assurer le diagnostic et à choisir le traitement adapté. Les infirmières ayant ce statut pourront, de leur côté, mener des entretiens avec le patient et « procéder à un examen clinique ». Les infirmières seront aussi autorisées à renouveler les prescriptions médicales du médecin ou à les adapter. Enfin, le décret précise que ces professionnels de santé pourront prescrire des examens de biologie, au besoin, et les interpréter.
Les réactions négatives des professionnels de santé
Mais ce statut d’infirmière en pratique avancée ne semble pas faire l’unanimité. Ainsi, l’Ordre National des Infirmiers indique que ce projet : « fait preuve d’une approche particulièrement restrictive et dénuée d’ambition ». Pour l’organisme, ce statut devrait permettre un niveau plus élevé d’autonomie pour les infirmières.
Même écho négatif du côté des syndicats de médecins. Ainsi, le docteur Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des Médecins de France (FMF), pense que ce statut : « démantèle encore un peu plus la médecine libérale ». Quant au docteur Margot Bayart, vice-présidente de MG France, elle souhaite que le cadre d’exercice soit mieux borné, tout en regrettant : « le manque des mots essentiels dans ce texte, comme la coopération, la coordination ».