L’Inter Syndicat National des Internes réagit à nouveau face au temps de travail des internes en médecine qui n’est pas respecté. Celui-ci a des conséquences importantes pour les internes et les patients.
La réglementation n’est pas respectée
En 2012, la France s’était fait taper sur les doigts par la Commission Européenne concernant le temps de travail des internes en médecine. En effet, il existait de nombreux manquements relatifs aux règles sur ce sujet, notamment celle qui concerne le temps de repos obligatoire après 24 heures de travail. Aujourd’hui, l’Inter Syndicat National des Internes souligne que rien n’a réellement changé.
Les difficultés connues par le milieu hospitalier engendrent des temps de travail à rallonge pour tout le personnel, internes inclus. Rappelons que les internes sont des praticiens en formation. Ils sont donc toujours étudiants et doivent, selon la législation actuelle définie par l’article R6153-2, 11 demi-journées à l’hôpital par semaine, et pas une de plus. Ce n’est actuellement pas le cas pour les nombreux internes qui travaillent beaucoup plus.
L’Inter Syndicat National des Internes en colère
L’Inter Syndicat National des Internes (ISNI) a donc décidé de réagir à nouveau pour sensibiliser le public, alerter les pouvoirs publics et le milieu de la santé sur les graves manquements en matière de temps de travail pour les internes en médecine.
Pour eux, les gardes à rallonge ont des conséquences graves aussi bien pour les internes que pour les patients, victimes d’erreurs médicales. Quelques chiffres collectés lors d’une enquête en 2012 le montrent, d’ailleurs, fort bien.
Les conséquences du temps de travail trop long
Pour l’ISNI, outre la vie de famille et sociale des internes bouleversée, il s’agit surtout de souligner les accidents et les erreurs médicales engendrés par la fatigue.
Ainsi, l’enquête offre différents chiffres intéressants. 11% des internes interrogés ont indiqué avoir eu des accidents de la route après avoir effectué une garde trop longue. 15% ont été victimes d’accidents domestiques et 3% d’accidents corporels.
Mais les patients subissent aussi directement la fatigue des internes. Ainsi, 15 % des internes ont déclaré avoir commis des erreurs médicales de prescription, de diagnostic ou d’acte opératoire le lendemain de leur garde. Ils sont également 39% à estimer avoir réalisé des erreurs sans pouvoir l’affirmer avec certitude.