C’est une première en France, le tribunal du contentieux de l'incapacité de Toulouse vient d’accorder des droits, à une personne électrosensible, pour l’obtention d’une allocation pour adultes handicapés.
Des symptômes handicapants dus aux ondes
Déjà considérée comme une maladie handicapante dans certains pays comme la Suède ou l’Angleterre, l’électro-hypersensibilité est encore un mal peu connu en France. Pourtant, les symptômes sont nombreux. Ainsi, les électrosensibles subissent au quotidien des vomissements, des migraines, des problèmes moteurs, des picotements, des vertiges…
La raison de ces troubles serait la présence des champs électromagnétiques des antennes-relais, des téléphones portables, des systèmes Wi-Fi… obligeant les électrosensibles à vivre en pleine campagne pour ne plus ressentir les désagréments liés aux ondes. Ces personnes perdent le contact avec le reste de la société et se retrouvent souvent sans emploi. C’est le cas de madame Richard qui, isolée dans les montagnes de l'Ariège, a fait appel au tribunal du contentieux de l'incapacité de Toulouse pour faire reconnaître son mal comme un handicap.
L’électro-hypersensibilité au cœur de nombreux débats
Il existe de nombreuses études portant sur le thème de l’électro-hypersensibilité dont les résultats se contredisent. Certaines affirment que les champs électromagnétiques (CEM) ont réellement une incidence sur la santé, d’autres indiquent que rien ne prouve le rôle des ondes dans les symptômes ressentis par les électrosensibles.
Le rapport de l’Anses, daté de 2013, indique que : « le niveau de preuve est insuffisant pour conclure qu’une exposition aux radiofréquences a un effet chez l’Homme […] ». En parallèle, Dominique Belpomme, professeur en cancérologie à l'université Paris-Descartes, qui a travaillé avec des centaines de patients touchés par l’électro-hypersensibilité, est persuadé de la nocivité des ondes. Il indique sur un site Internet dédié à ce sujet : « Ainsi doit-on considérer l’hypersensibilité telle qu’on l’observe chez les sujets se disant être électro-hypersensibles ou atteints de MCS, comme révélatrice d’un problème de santé publique beaucoup plus vaste ».
L’Organisation Mondiale de la Santé a choisi son camp dès 2005 en reconnaissant les symptômes de l’hypersensibilité électromagnétique (HSEM) mais en concluant : « Il n'existe ni critères diagnostiques clairs pour ce problème sanitaire, ni base scientifique permettant de relier les symptômes de la HSEM à une exposition aux CEM ».
Quand la justice reconnaît les troubles liés à l’électro-hypersensibilité
De son côté, le tribunal du contentieux de l'incapacité de Toulouse a décidé de trancher en faveur de madame Richard. Il reconnaît ainsi que ses problèmes et symptômes, dus à l’électro-hypersensibilité, sont responsables de son handicap et d’une invalidité à hauteur de 85%. Incapable de travailler dans ces conditions, la plaignante pourra dorénavant recevoir l’allocation pour adultes handicapés.
Cette décision de justice liée à l’électro-hypersensibilité est une première en France qui risque de faire jurisprudence, car de nombreuses personnes dans la même situation pourraient vouloir obtenir la reconnaissance de leur handicap. Pour autant, de nombreuses questions sur l’électro-hypersensibilité restent encore en suspens. Elles trouveront peut-être une réponse dans le prochain rapport de l’Anses sur le sujet, attendu début 2016.
L”OMS ne “choisit pas..un camp” ! Elle réalise des méta-analyses et publie des conclusions, c”est tout. La publication attendue en France début 2016 sur la HSEM était prévue en complément du rapport Anses 2013 (bien avant que la loi Abeille s”en attribue la paternité) . Il y a peu de chance qu”elle diffère des autres rapports, il n”existe à ma connaissances aucun fait nouveau comme le montre la mise à jour 2015 du SCENIHR (gence sanitaire de la commission Européenne) .