Une étude américaine révèle que la prise d'antidépresseurs pendant la grossesse, si elle n'a apparemment aucun effet direct sur l'état de santé du bébé, augmente le risque d'hémorragie de la délivrance.
Les antidépresseurs,un traitement dangereux pour les femmes enceintes ?
La grossesse engendre parfois une impression de tristesse, des changements d'humeur inquiétants, bien loin de l'image de la femme épanouie par son ventre arrondi. Ces tourments suscitent de plus en plus la prise d'antidépresseurs chez la femme enceinte ; au Canada, en 2008, 80 % des femmes ayant fait part à leur médecin de leur état dépressif ont reçu une ordonnance pour des antidépresseurs, généralement des ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine).
Cependant, selon une étude américaine, la prise d'antidépresseurs au cours du mois précédent l'accouchement aurait des effets néfastes sur la délivrance. En effet, la prise d'antidépresseurs augmenterait le risque d'hémorragie postpartum (HDP), c'est-à-dire la perte au cours des 24 heures suivant l'accouchement d'au moins 500mL de sang.
Un risque d'hémorragie postpartum accru de près de 50 %
Les chercheurs ont suivi 106000 femmes enceintes suivant ce type de traitement. Ils ont ainsi observé que les patientes avaient un risque supplémentaire d'hémorragie postpartum de 47 % par rapport à des femmes non exposées. Le risque apparaît encore plus fort chez les femmes prenant des antidépresseurs non ISRS (1,4 %), atteignant alors 49 %.
Néanmoins, les auteurs de l'étude précisent que d'autres recherches doivent confirmer les conclusions de cette enquête ; les femmes concernées ne doivent donc en aucun cas arrêter leur traitement sans avis médical.