Depuis sept ans, l'Observatoire des violences en milieu de santé (ONVS) fait le tour de 352 établissements français. Le bilan annuel faisant le recensement des cas d'agression signalés en 2012 fait état de 11 344 atteintes aux personnes et aux biens des établissements sanitaires et médico-sociaux.
L'hôpital est un lieu sous haute tension, où les nerfs de chacun sont constamment mis à rude épreuve. La perte de contrôle et les dérapages font partie du lot quotidien. Mais en 2012, ce sont deux fois plus d'agressions qu'en 2011 qui ont été dénombrées.
Les atteintes au personnel de santé sont les plus fréquentes puisqu'elles réunissent 71 % des cas, soit 7860 hospitaliers dont 92 % de personnel soignant. Ils comptabilisent 968 jours d'arrêt du travail et 658 jours d'incapacité totale du travail.
Le secteur psychiatrique est le plus touché
La violence est avant tout verbale (80%). Exception faite des secteurs de la gériatrie et de la psychiatrie où plus d'une agression sur deux est physique. La psychiatrie, où près de 8 salariés sur 10 sont victimes d'agression, recense à elle seule 23% des atteintes à la personne. Les cas sont aussi fréquents aux urgences où les agressions verbales sont particulièrement fréquentes et les agressions physiques sont à 26 %.
Les patients sont les auteurs des agressions à 78 %, le quart d'entre eux étant relatifs à un reproche au sujet de la prise en charge ou suite à la consommation d'alcool ou de drogue. Les faits n'ont été l'objet d'une plainte que dans deux cas sur dix.
L'Île-de-France, mauvais élève
L'ONVS constate que la majorité des atteintes au personnel et aux biens des établissements de santé ont lieu en Île-de-France (30%). Viennent ensuite la Basse-Normandie, le Pas-de-Calais et les Pays de la Loire avec un peu plus de 6 % chacun. C'est en Martinique et en Guadeloupe qu'il ferait bon vivre.
Néanmoins, ces informations sont à prendre avec des pincettes : les chiffres ne résultent que de la volonté de chaque établissement, dont le nombre ne cesse d'augmenter, à établir un constat des agressions qui surviennent dans leurs locaux. Ces données ne peuvent donc pas être considérées comme de réels indicateurs de dangerosité régionaux, mais ont l'avantage de tracer une topographie des agressions et de leur évolution.