Aux États-Unis, les antibiotiques seraient à l'origine de 23 000 morts par an. Les chercheurs pointent du doigt l'antibiorésistance, c'est-à-dire la capacité à résister aux antibiotiques que certaines bactéries ont développée.
La résistance des bactéries, une catastrophe sanitaire
Les autorités américaines, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (US Centers for Disease Control and Prevention, CDC), ont publié un rapport dans lequel elles soulignent les risques liés à la surconsommation d'antibiotiques.
La mise en garde contre la surconsommation ou mauvaise consommation d'antibiotiques n'est pas nouvelle, mais ce rapport constitue la première évaluation sur les organismes résistants aux antibiotiques. Et le bilan est inquiétant : aux États-Unis, 23 000 décès par an y seraient liés.
La résistance microbienne aux antibiotiques touche au moins 2 millions de personnes chaque année aux États-Unis ; sur ces 2 millions, on relève 23 000 décès. Pour le docteur Helen Boucher, porte-parole d'une association américaine sur les maladies infectieuses, « nous faisons face à une catastrophe ».
Parmi les dix-sept bactéries évaluées selon la gravité de la menace, trois sont classées « menace urgente » : les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes (ERC), le clostridium difficile et la gonhorrée résistante. Le clostridium entraîne à lui seul 250 000 hospitalisations et provoque 14 000 décès par an.
Remédier à la surconsommation d'antibiotiques
Les antibiotiques ont constitué au début du 20e siècle une véritable révolution médicale, en permettant de lutter notamment contre la tuberculose ou la peste. Toutefois, face à leur surconsommation, les bactéries ont développé des systèmes de défense contre ces molécules. Certaines peuvent à présent résister à tous les antibiotiques.
C'est pourquoi la lutte contre les infections devient à nouveau difficile, et ces maladies redeviennent mortelles plus fréquemment. Il s'agit donc de lutter contre la surconsommation d'antibiotiques, notamment indirectement : ceux-ci peuvent en effet être présents dans la viande que nous mangeons. L'occasion pour les médecins de rappeler que les antibiotiques, « c'est pas automatiques ».