L’Ordre national des médecins vient de publier une étude indiquant que les étudiants et jeunes médecins sont en mauvaise santé. Idées suicidaires, consommation de médicaments, stress, fatigue accompagnent leur quotidien…
Un quart des étudiants en médecine en mauvaise santé
Selon l’étude « la santé des étudiants et des jeunes médecins », publiée récemment par l’Ordre national des médecins, un quart des étudiants en médecine et des jeunes médecins pensent être en mauvaise santé. Ainsi, ils estiment que leur état de santé est moyen, voire carrément mauvais.
Les raisons de ce mal-être physique, mais aussi psychologique, sont variées. Selon l’étude : « Les contraintes édictées aux étudiants et aux jeunes médecins n’ont jamais été aussi fortes. L’explosion de la connaissance médicale de ces cinquante dernières années, la révolution du numérique, la réflexion sur l’accompagnement de la fin de vie, l’affirmation des droits du malade (…) ont transformé la relation du médecin au citoyen et l’exercice médical ».
Des conséquences graves pour les étudiants et jeunes médecins
Réalisée durant le premier trimestre 2016, cette étude a permis d’interroger près de 8 000 personnes qui ont apporté différentes formes de témoignages. Ainsi, on s’aperçoit, du côté des étudiants, que les souffrances se font ressentir très tôt dans le cycle de la formation. 30% des étudiants déclarant être en mauvaise santé sont en second cycle.
On se rend également compte que le temps de travail des internes est trop important par rapport à ce que la loi prévoit. Ainsi, il est souvent supérieur aux 48 heures hebdomadaires prévues et provoque des situations anormales en matière de santé, mais également d’isolement social.
Les conséquences ne se font pas attendre. Certains d’entre eux déclarent ne pas avoir le temps de consulter un médecin pour se faire soigner. D’ailleurs, presqu’1 sondé sur 2, ayant déclaré ne pas être en bon état de santé, ajoute également ne pas avoir de médecin traitant de référence.
D’autres parlent d’une profonde détresse. Ils sont ainsi 14% à avoir eu des idées suicidaires. D’autres, enfin, se tournent vers des médicaments pour tenir le coup, comme des anxiolytiques. Ils sont plus de 22% à avoir répondu en consommer, dont 3,1% en utilisent souvent.
Face à ces chiffres, l’Ordre national des médecins s’interroge sur son rôle et indique qu’: « Il sera nécessaire d’élaborer des recommandations de bonnes pratiques d'accompagnement et de suivi vis-à-vis de nos futurs confrères et futures consœurs ».