Les compléments alimentaires ont de plus en plus la cote en France. Pourtant, enquêtes et études se multiplient à la fois pour attester de l’addiction des français aux compléments alimentaires et surtout pour informer de leur dangerosité lorsqu’ils sont mal utilisés.
Les compléments alimentaires sont des apports en vitamines B, C, D ou E, acides aminés, minéraux, etc. Ces nutriments peuvent faire défaut à l’alimentation, aussi pour compenser certaines carences les français ont tendance à prendre des compléments alimentaires. Le problème est que c’est un phénomène pas toujours contrôlé et qu’à trop forte dose ces suppléments peuvent être dangereux pour la santé.
D’après un reportage diffusé dimanche 14 avril sur France 5 intitulé « Compléments alimentaires, une pilule qui passe mal » et une étude nationale Nutrinet-Santé publiée en février 2013 dernier portant sur la consommation des français en termes de compléments alimentaires, les français seraient dépendants aux compléments alimentaires.
Ces enquêtes indiquent que près de 25% des français consomment des compléments alimentaires au moins trois fois par semaine : 28 % sont des femmes et près de 15% sont des hommes. Arrivent en tête des compléments alimentaires consommés le magnésium puis les vitamines B6 et C.
Là où c’est plus inquiétant, c’est que pas loin de 50% des consommateurs de compléments alimentaires le font par automédication, soit sans prescription médicale. Une pratique dangereuse, surtout pour les fumeurs.
Paradoxalement ce sont les personnes dont l’alimentation est la plus équilibrée qui consommeraient le plus de substances « nutritives ». Ici, consommer des compléments alimentaires à forte dose n’est pas pertinent, même risqué. Les chercheurs attestent que dans le cas d’apports quotidiens en nutriments suffisants, consommer des compléments alimentaires peut être dangereux pour la santé. Les études précisent cependant que les compléments alimentaires peuvent s’avérer précieux pour compenser les carences alimentaires, dès lors qu’ils sont utilisés à bon escient.
Cas de contre-indication : mieux vaut ne pas prendre de compléments alimentaires en cas de cancer ou de risque connu de cancer car ils peuvent favoriser la propagation des cellules cancéreuses, insistent les scientifiques. La consommation de bêta-carotène est, elle, proscrite pour les fumeurs, et la consommation de soja est une conduite à risque pour les personnes sujettes aux cancers gynécologiques (cancers de l’ovaire, du col de l’utérus, notamment), par exemple.
De plus, les compléments alimentaires sont vecteurs d’interactions médicamenteuses à risque : en tout, il existerait 1 491 interactions néfastes entre 213 compléments avec 509 traitements prescrits, d’après la même étude.
Si les compléments alimentaires sont souvent associés à une notion de meilleure santé, leur consommation déraisonnée peut produire l’effet inverse et être néfaste pour notre santé. Prudence donc.