Selon une étude publiée récemment, de plus en plus de personnes souffrant de douleurs chroniques se tournent vers les médecines douces, omettant souvent d’en discuter avec leur médecin.
Priorité donnée à l’acupuncture et la chiropractie
Les chercheurs de l'Université de Portland viennent de publier une étude concernant l’utilisation des médecines douces par les patients souffrant de douleurs chroniques. Celle-ci indique que, sur 6068 personnes interrogées, 32% ont recours à l’acupuncture, 47% à la chiropractie et 21% pratiquent les deux à la fois.
L’utilisation des médecines douces n’empêche pas, pour autant, ces patients d’être suivis par des médecins plus conventionnels. Ils peuvent donc tout à fait allier médecine classique et médecine parallèle afin de soulager leurs douleurs chroniques. Pourtant, il semble qu’un nombre important d’entre eux, c’est-à-dire 35% des utilisateurs d'acupuncture et 42% des utilisateurs de chiropratique, ne parlent pas de ces pratiques avec leur médecin habituel. Un comportement qui interroge autant sur les causes de ce silence que sur les conséquences.
Prévenir pour mieux guérir
En effet, lors de maladies et de douleurs chroniques, les médecins mettent en place des traitements qui peuvent être réfléchis autrement en cas d’utilisation des médecines douces. Il est donc important, voire nécessaire, que le corps médical soit informé de toutes les tentatives réalisées par les patients pour diminuer leurs douleurs.
L’étude indique aussi que les patients ne parlent pas non plus de leur utilisation de l’acupuncture ou de la chiropractie à leur assurance maladie privée, quitte à ne pas être remboursé. Il est vrai que selon l’étude : « Bien que de nombreux assureurs de santé couvrent l'acupuncture et la chiropratique pour la gestion de la douleur, une telle couverture a souvent une portée limitée ».
Mais cette portée limitée des remboursements par les assurances santé ne peut-elle pas justement être revue à la hausse si le nombre de patients utilisant les médecines douces se révèle plus important ? De même, les médecins, une fois prévenus par leurs patients, ne peuvent-ils pas, en coordination avec les praticiens des médecines douces, réfléchir au mieux aux soins à apporter à chaque personne ?
Des questions qui indiquent clairement, au vu des résultats de cette étude, que le silence sur les médecines douces doit être brisé, et notamment au sein des cabinets de médecine conventionnelle. Pour cela, les médecins peuvent intégrer dans l’interrogatoire du patient, des questions relatives à l’utilisation des médecines douces. Cela peut permettre d’ouvrir le dialogue, de briser un tabou, mais également de contrecarrer les effets néfastes de la concurrence entre les médecines conventionnelles et les médecines parallèles qui sont ressentis par le public.