Plusieurs syndicats de médecins menacent le gouvernement de se mettre en grève si le projet de loi de modernisation de la santé n’est pas annulé.
Une contestation suivie par de nombreux syndicats
La menace de grève des médecins, qui pèse actuellement sur le gouvernement, est relayée par de nombreux syndicats comme Le Bloc qui représente les médecins spécialistes, l'Union française pour une médecine libre (UFML), La Fédération des médecins de France (FMF) ou encore le Syndicat des médecins libéraux (SML). Ils demandent tous le retrait du projet de loi de modernisation de la santé. En cas de non-prise en compte de leur requête, les syndicats lancent un appel à tous les médecins pour cesser leurs activités à partir du 03 octobre.
Ce « blocage sanitaire », selon Le Bloc, est réalisé en automne juste avant le vote de la loi santé défendue par Marisol Touraine. Sur le site de l’UFML, on peut lire ces mots du président, le Dr Jérôme Marty : « Nous allons lancer le 3 octobre, le mouvement que les médecins attendent : l'arrêt total d'activité globale de la médecine, parce que ce que nous vivons tous les jours n'est que prémices de la médecine désincarnée, déshumanisée, surencadrée, surdirigée, suradministrée… enterrée… ». SML, quant à lui, met en ligne une pétition pour inciter les médecins et les patients à s’unir et à refuser ce projet de loi ainsi que des documents de sensibilisation.
Le combat est donc bien organisé et les syndicats sont prêts à conduire le blocage total des soins jusqu’à ce qu’ils soient entendus.
Les causes du mécontentement des médecins
De nombreux problèmes sont soulevés par les médecins concernant la loi santé, en voici quelques exemples. Tout d’abord, certains médecins craignent que la généralisation de la dispense d’avance des frais ne conduise à de nombreux retards de remboursement de la part de l’assurance maladie mais aussi des complémentaires santé.
Ensuite, les médecins voient d’un mauvais œil la délégation de certains actes médicaux comme la vaccination ou la prescription de substituts nicotiniques qui pourront être réalisés par les pharmaciens, les infirmiers, les sages-femmes…
Le dossier médical partagé avec des personnes n’appartenant pas au personnel de santé est également un problème mis en avant par les syndicats qui craignent la mise en péril du secret médical.
Enfin, d’autres problèmes peuvent être cités comme le pouvoir trop important donné par la loi Santé aux agences régionales de santé ou encore l’absence de dépassement d'honoraires pour les établissements de santé voulant faire partie du dispositif du service public hospitalier.
Face aux exigences des différents syndicats de médecins, il sera difficile pour le ministère de la Santé d’éviter la grève qui débutera en octobre. Reste à savoir si elle sera effectivement suivie ou non par les médecins et quelles seront les conséquences sur les patients qui, au final, seront certainement les plus touchés par cette action d’envergure.