Les personnes souhaitant s’opposer au prélèvement de leurs organes après leur mort peuvent maintenant le faire d’une manière formelle par le biais d’un site Internet. Une nouveauté qui doit éviter les litiges liés au consentement présumé.
Le principe du consentement présumé
À l’heure actuelle, c’est le principe du consentement présumé qui prévaut lorsque l’on parle des dons d’organes. Comme l’explique Anne Courrèges, directrice générale de l'Agence de la biomédecine, le consentement présumé : « C’est l’idée que chacun d’entre nous est supposé, réputé, considéré comme ayant donné son accord au prélèvement de ses organes et de ses tissus après sa mort, sauf si, bien évidemment, il s’est exprimé contre. Cela veut dire concrètement que nous sommes tous des donneurs potentiels ».
Il est donc nécessaire que toutes les personnes s’opposant au don de leurs organes le fassent savoir de leur vivant, car sans preuve écrite ou opposition de leurs proches, c’est bien le principe du consentement présumé qui est appliqué. Le projet de loi de modernisation du système de santé a donc prévu, par décret, la mise en place d’un système permettant à ceux qui refusent le prélèvement d’organes de s’identifier formellement, il s’agit du registre national des refus.
Le registre national des refus sur Internet
La mise en ligne du registre national des refus, le 23 janvier 2017, doit permettre de mieux respecter la volonté des personnes qui ne souhaitent pas faire don de leurs organes après leur mort. En effet, ce nouveau système facilite les déclarations que l’on peut faire directement de chez soi par le biais du site Internet.
Il suffit pour cela de se connecter et de se munir d’une copie de sa carte d’identité recto-verso, puis de remplir les champs appropriés. Il est toujours possible, par la suite, de modifier sa déclaration. Bien entendu, on peut également faire cette déclaration par écrit en envoyant un courrier à l’administration ou en laissant une lettre à ses proches.
On peut aussi prévenir à l’oral les membres de sa famille sur ses souhaits en leur laissant la possibilité de s’opposer au prélèvement des organes après sa mort. Mais en utilisant le registre national des refus, on évite à ses proches, vivant déjà une période difficile, de devoir prendre une quelconque décision. Cela ne doit pas, bien entendu, empêcher les échanges à ce propos avec sa famille, surtout pour tous ceux qui acceptent le don d’organes. En effet, le prélèvement peut être un événement mal vécu après le décès d’un proche.