Une chose est sûre : adopter un régime hypocalorique vous permettra de perdre du poids. Ce qu'on connaît moins c'est l'impacte des restrictions caloriques sur notre santé mentale. Si elles ralentissent le vieillissement, une étude publiée le 22 mai ajoute aux recherches en tentant de découvrir si elles ne retardent pas la destruction des cellules nerveuses.
Johannes Gräff, avec son équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), a testé des souris de laboratoire choisies pour subir une dégénérescence rapide des cellules nerveuses. Deux groupes de souris ont été constitués, pour comparaison : – 30 % d'apport calorique pour le premier groupe, l'autre a conservé un régime alimentaire normal.
Après 3 mois, les capacités de mémoire et d'apprentissage des souris ont été mises à l'épreuve. Celles qui s'alimentaient normalement ont vu ces fonctions cognitives s'affaiblir, tandis que chez les souris sous régime hypocalorique ces fonctions se sont maintenues.
Des preuves attestent que les restrictions caloriques activent une enzyme appelée Sirtuine 1 (SIRT1) permettant de protéger le cerveau de la dégénérescence liée à l'âge. Les scientifiques cherchant à retrouver les effets des restrictions caloriques sans les restrictions caloriques, ont donné à un troisième groupe de souris un médicament activant l'enzyme Sirtuine 1.
Les résultats sont similaires à ceux obtenus avec les souris sous régime hypocalorique. La dégénérescence cellulaire des souris sous traitement a été ralentie et d'une meilleure connectivité cellulaire que chez les souris sans traitement. Il se trouve que les capacités d'apprentissage et de mémoire des souris sous médicament sont aussi bonnes que celles des souris normales.
« Il est très utile de trouver des solutions similaires aux bénéfices des restrictions caloriques qui pourraient être utilisées pour repousser les problèmes et maladies associés à l'âge », informe le Dr. Luigi Puglielli, de l'Université du Winsconsin à Madison. Il étudie le processus de vieillissement mais n'a pas participé à l'étude.
Transposable à l'Homme « cette étude indiquerait qu'un tel médicament pourrait être utilisé en mesure préventive pour repousser le début de la dégénérescence des cellules nerveuses, associée à plusieurs maladies qui touchent le cerveau en vieillissant ».
La publication de l'étude date du 22 mai, dans The Journal of Neuroscience.