Les stupéfiants au travail

Selon une étude faite par l’Inserm 10% à 20% des accidents du travail seraient liés à la consommation de stupéfiants au travail, stupéfiants qui auraient des effets particulièrement dévastateurs sur notre système cérébrale et donc notre activité professionnelle.

Les conséquences de ce constat serait l’absentéisme, les conflits, les accidents et baisse de performance, en effet le cannabis, la marijuana, ou encore la cocaïne seraient à l’origine des sueurs froides des patrons qui portent le poids de l’obligation de sécurité.

On compte environ 7% à 15% de consommateurs réguliers ou occasionnels parmi les salariés testés, c'est-à-dire ceux occupant des postes de sécurité "selon Michel Paris, médecin du travail au sein de l’Ametif (Association médecine du travail en Ile-de-France).

7% à 15% de consommateurs  réguliers ou occasionnels parmi les salariés testés seraient comptés.  D’après une enquête menée en 2012, un tiers des salariés consommait régulièrement du cannabis. Le DRH du groupe Polcain Hydraulics, Alain Everbeck a souligné que la consommation de stupéfiant est « difficilement détectable ».

A l’heure actuelle les marges de manœuvre des DRH sont plutôt limitées. Selon Fabio Rosso, responsable adjoint de l’unité de prévention   les DRH ne  peuvent agir que sur le volet de la prévention  et santé. Les médecins du travail ont une responsabilité qu’ils ne peuvent assumer selon Phillipe Signe, DRH de Bouygues Entreprises  France-Europe.

Face à cette problématique, les questions se posent, comment repérer les salariés travaillant sous l’emprise de  la drogue ? On ne peut les obliger à aller voir un médecin, quelles sanctions lui infliger en  cas d’inaptitude avérée ?

Actuellement seuls les salariés affectés à des postes de sécurité ou de sureté ont la possibilité d’être contrôlés,  l’employeur est libre d’établir une liste en concertation avec le CHSCT et le CE, cependant ce dépistage doit être prévu par le règlement intérieur sinon  il se trouve être illicite.

Dans les entreprises telles que Bouygues Entreprises France Europe ou encore à la RATP, il s’agit des managers eux-mêmes qui effectuent les tests, et s’il est positif à la drogue les conséquences seront un retrait immédiat du salarié via la pratique de la tolérance zéro.
L’aptitude du salarié à reprendre le travail sera jugé par un entretien obligatoire avec les RH ainsi qu’une prise en charge  effectuée par le médecin du travail (dans un  délai de deux jours).

Notons que le procédé de dépistage fait par les managers étant rare, ceux-ci devront se limiter à l’identification des comportements anormaux chez leurs employés en tentant de les convaincre de consulter la médecine du travail. En cas de refus, " Il y a une sanction pour non-respect du règlement intérieur ", indique Emmanuel Laurent, responsable Prévention et santé au travail de la SNCF.