Selon une étude québécoise réalisée par MAPAQ, ministère de l'Agriculture, plusieurs bactéries prélevées chez les poulets, bœufs et porcs vivant au Québec sont de plus en plus résistants aux antibiotiques.
Chez nos voisins québécois, la résistance au ceftiofur un antibiotique relativement important dans le secteur de la médecine, connaîtrait une tendance à la hausse significative pour les E,coli qui sont d'origine avicole et porcine.
Un quart des isolats de volailles ne réagiraient plus à ces antibiotiques, soit 27 % en 2011 face à 18 % l'année précédente. Les isolats de porcs auraient également connu une hausse importante. D'après le Docteur Marie Nadeau, directrice du Programme québécois de surveillance de la résistance aux agents antimicrobiens des bactéries d'origine animale, la tendance à la hausse continuerait d'année en année.
Cette constatation représente un réel danger pour l'être humain dans la mesure où selon le docteur Marie Nadeau «le ceftiofur est une céphalosporine de troisième génération, apparentée à un autre antibiotique qu'on trouve chez les humains, le ceftriaxone».
L'antibiotique est de plus donné de manière préventive aux volailles dans les œufs (in ovo) afin d'éviter aux jeunes poussins une entérite néphrotique, cependant cette pratique ne serait pas homologué pour être utilisé chez les volailles.
Bien que les Etats-Unis ont interdit cette pratique, nos voisins québécois hésitent encore. « Théoriquement, on a des pouvoirs habilitants qui nous permettent d'interdire certaines utilisations. Le problème, c'est si une province procède unilatéralement, mais que l'usage continue ailleurs au Canada, la portée de ce geste dans la lutte à l'antibiorésistance n'est pas la même.» a déclaré le docteur Michel Major, vétérinaire en chef du ministère de l'Agriculture du Québec.
Les salmonelles des volailles, porcs et bœufs seraient résistantes à plusieurs antibiotiques, en effet, certaines salmonelles provenant des porcs et bovins résistent désormais à quatre classes d'antimicrobiens. Il est important de noter que ces bactéries sont transmissibles à l'humain via la consommation de viande contaminée ou par contact direct avec les animaux.