C’est officiel, les premières salles de consommation à moindre risque, communément appelées salles de shoot, vont pouvoir faire leur apparition à Paris et à Strasbourg pour tester leur efficacité.
Le cahier des charges des salles de shoot
Un arrêté vient d’être publié dans le journal officiel, il concerne le « cahier des charges national relatif à l'expérimentation d'espaces de réduction des risques par usage supervisé ». Sous ce nom un peu compliqué se cachent, en fait, les fameuses salles de shoot ou salles de consommation à moindre risque (SCMR) qui ont été longtemps au cœur du débat. L’arrêté permet de définir certaines modalités comme les horaires d’ouverture, le matériel médical, le déroulement de la consultation d’accueil…
Selon l’arrêté, plusieurs objectifs devraient être atteints grâce à l’ouverture de ces salles de shoot comme, par exemple : réduire les surdoses et infections, favoriser la lutte contre les addictions, mais aussi aider les personnes en situation d’addiction à entrer dans des « processus de sevrage ou de substitution ».
Une expérience positive à l’étranger
Ces salles de consommation à moindre risque ont déjà été expérimentées dans différents pays comme la Suisse, l’Allemagne, le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas ou l’Espagne avec des résultats positifs.
L’arrêté précise, d’ailleurs, que les expériences étrangères montrent une « réduction de la mortalité liée aux surdoses, des morbidités associées à l'injection et diminution des pratiques à risque ». Ces salles de shoot attirent des usagers de drogues vulnérables et permettent également de leur prodiguer des soins et de les amener à suivre des traitements pour lutter contre leur dépendance.
Pour Marisol Touraine : « Il ne s’agit en aucun cas de banaliser la consommation de drogues. Mais fermer les yeux face à cette réalité sociale et sanitaire ne fera pas disparaître le problème. La France fait donc le choix d’inclure plutôt que d’exclure. D’accompagner, plutôt que de stigmatiser ».
Une inquiétude pour le voisinage
Ce sont les villes de Paris et de Strasbourg qui accueilleront en premier des salles de consommation à moindre risque afin d’expérimenter ce système et de vérifier son efficacité.
À Paris, la première salle de shoot, qui devrait ouvrir après l’été, se trouvera dans l'hôpital Lariboisière. Ce lieu a été choisi notamment pour rassurer les riverains. En effet, nombre d’entre eux craignent un afflux de dealers et de drogués dans leur quartier pouvant créer des troubles et rendant la zone moins sure.
Pourtant, l’un des objectifs des salles de shoot est également de « réduire les nuisances dans l'espace public ». En effet, ces lieux de rendez-vous, en rassemblant une population d’usagers de substances psychoactives, peuvent aider à diminuer le nombre de personnes se droguant dans des lieux publics et le nombre de seringues délaissées sur la voie publique.