De plus en plus populaire dans le secteur médical, l'hypnose séduit les professionnels de santé. En complément d'une anesthésie, pour apaiser les victimes durant leur transport à l'hôpital, cette méthode est désormais l'objet de formations dans les centres hospitaliers.
Le temps où l'hypnose était vu d'un mauvais œil est révolu. L'hypnose ne sert plus qu'à arrêter de fumer, à calmer son stress ou se relever d'une dépression. Aujourd'hui, cette technique s'invite depuis l'ambulance jusqu'au bloc opératoire.
Il ne s'agit pas de secouer un pendule sous le nez du sujet. L'hypnose telle qu'elle est méconnue consiste à entrer dans un état de semi-conscience, voir d’hyper-contrôle, n'ayant rien à voir avec le sommeil ou une forme d'envoûtement.
Débuts timides chez les pompiers
Les techniques verbales ou gestuelles apaisent l'anxiété ou la panique des sujets, qui peuvent être des victimes d'accidents ou de situations traumatisantes. Chez les pompiers du Bas-Rhin, 120 soldats du feu ont été formés à l'hypnose.
Le vocabulaire négatif est proscrit, le tout est de tranquilliser la victime en créant une distance vis-à-vis de la situation dans laquelle elle se trouve. Cet état d'apaisement leur permet de ne pas être conscients de la durée de l'intervention, qui leur semble plus courte qu'en réalité.
D'après les pompiers, la méthode est efficace. Mais elle n'a pas encore été approuvée scientifiquement, et de fait, ne pourra pas encore s'étendre à travers la France. Pourtant, c'est prouvé, l'hypnose fonctionne dans 100 % des cas.
Néanmoins, dans le cas des pompiers, on ne peut parler que de techniques hypnotiques de base. L'hypnose nécessite une véritable formation qui n'est pas prodiguée aux pompiers. On la propose surtout aux anesthésistes au sein des centres hospitaliers.
Les opérations sous hypnose se déroulent mieux
L'hypnose permet d'adoucir les craintes du patient. Les chirurgiens ont constaté que les opérations se déroulent mieux. Au réveil, le mal est moindre, et moins de calmants sont nécessaires.
Cette technique associée à une anesthésie locale et quelques faibles doses d'anxiolytiques, s'appelle hypnosédation. Elle est utilisée comme alternative à l'anesthésie générale dans 1 à 2 % des opérations chirurgicales en Europe.
On ne peut pas compter sur cette méthode lors des opérations lourdes, mais c'est une option à prendre sérieusement en compte lors des opérations relativement légères sur les personnes âgées.
D'après une étude présentée au congrès de la société européenne d'anesthésiologie à Barcelone, l'anesthésie générale est un facteur de risque de développement de la démence chez les seniors. Les données rassemblées sur 9000 personnes de plus de 65 ans ont mis en lumière cette fragilité des personnes âgées.
L'hypnose s'applique de plus en plus lors des accouchements, des coloscopies, des interventions ophtalmologiques, mais aussi auprès des personnes diabétiques. C'est un outil de plus que la sécu gagnerait à voir utilisé plus souvent.