Et si les pilules contraceptives féminines étaient vendues sans ordonnance ? C’est l’idée que propose un collectif nommé « Libérez ma pilule ».
Courir après les ordonnances pour avoir sa pilule
Aujourd’hui, pour avoir accès à la pilule contraceptive, il est nécessaire d’aller chez son gynécologue ou son médecin généraliste pour obtenir une ordonnance. Le professionnel de santé va alors, au cours de la consultation, s’assurer que sa patiente peut prendre ce type de médicaments. Certains examens, comme une prise de sang, peuvent même être effectués.
L’objectif est d’éviter les effets secondaires chez certaines femmes, voire même des accidents de santé qui peuvent arriver lorsque la pilule est mal tolérée. Mais, dans la plupart des cas, la pilule est très bien supportée et l’examen ne sert qu’à se rassurer.
Les ordonnances des médecins ou des gynécologues sont valables pour 6 mois de traitement et doivent donc être renouvelées régulièrement. C’est une condition sine qua non pour pouvoir acheter sa pilule contraceptive en pharmacie.
En cas de non-renouvellement, une tolérance existe, et de nombreux pharmaciens vont pouvoir dépanner leurs clientes si l’ordonnance à moins d’un an. Mais il s’agit bien d’une tolérance et non d’une obligation. Certaines femmes peuvent donc se retrouver sans contraception juste parce qu’elles manquent de temps pour se rendre chez le médecin ou le gynécologue.
La pilule sans ordonnance
Pour éviter ces problèmes, qui peuvent aboutir à une grossesse non désirée, un collectif s’est organisé. Il s’agit de « Libérez ma pilule ». Il se compose de nombreuses personnes : médecins, collectif de pharmaciens, planning familial, féministes…
Leur revendication est très claire, il souhaite que les femmes puissent disposer d’un accès facilité à la contraception sans ordonnance. Pour eux, il s’agit d’un droit ! Ce collectif se base, d’ailleurs, en partie sur les recommandations du Collège américain des Gynécologues Obstétriciens pour argumenter en faveur de la pilule sans ordonnance.
Ce collège précise que : « Les femmes sont capables d’évaluer si l’utilisation de la pilule contraceptive est possible en répondant à un questionnaire avec l’aide d’un pharmacien ». Les données présentées par cet organisme indiquent également que : « Les femmes auraient une approche plus prudente que les prescripteurs eux-mêmes sur les contre-indications et qu’elles rapportent plus facilement aux professionnels de santé les risques de contre-indication quand la pilule est sans ordonnance ».
Voici quelques arguments qui apportent de l’eau au moulin du collectif « Libérez ma pilule » qui souhaite voir mis en place le système du questionnaire en pharmacie pour les femmes prenant la pilule.