Redoutée par plusieurs associations et municipalités, la présumée nocivité du compteur Linky est jugée « très peu probable » par une étude publiée le 5 décembre par l'ANSES.
Après les deux rapports de l'ANFR (Agence nationale des fréquences) publiés en mai et septembre 2016, une nouvelle étude réalisée par l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a confirmé le caractère inoffensif du compteur communicant Linky, en cours d'installation jusqu'en 2021 dans 35 millions de foyers français. Au terme d'un protocole de recherche mené pendant près d'un an par sept experts en France et auprès de 18 pays ayant déjà adopté cette technologie, l'agence a conclu à la « très faible probabilité que l'exposition aux champs électromagnétiques émis […] puisse engendrer des effets sanitaires à court ou long terme ».
Pour établir son avis sur l'innocuité de Linky, dont le déploiement en France depuis le 1er décembre 2015 agite blogs, forums et réseaux sociaux, l'ANSES a considéré que « les niveaux d'exposition au champ électromagnétique produit par le compteur lui-même, mais aussi par la communication CPL qui parcourt les câbles électriques, sont très inférieurs aux valeurs limites d'exposition réglementaire ». Linky fonctionne en effet par CPL (courant porteur en ligne), de façon filaire, avec un niveau de tension et de fréquence similaire ou inférieur à la plupart des appareils électriques et électroniques déjà installés dans les habitations.
Les craintes sur les émissions d'ondes sont levées
Présenté comme une « usine à ondes » par ses détracteurs, le compteur 2.0 collecte et transmet pourtant les quantités de consommation en moins d'une minute par jour, entre minuit et 6 h du matin. « Les compteurs Linky, que ce soit en champ électrique ou magnétique, sont à l'origine d'une exposition comparable à celle d'autres équipements électriques déjà utilisés dans les foyers depuis de nombreuses années (télévision, chargeur d'ordinateur portable, plaques à induction…), affirme le rapport de l'ANSES. L'exposition à proximité d'un compteur de gaz ou d'eau est très faible, compte tenu de la faible puissance d'émission et du nombre réduit de communications (moins d'une seconde, 2 à 6 fois par jour). L'exposition due aux compteurs est par exemple bien plus faible que celle due à un téléphone mobile GSM. »
Selon Jean-Yves Nau, docteur en médecine et journaliste au Monde pendant 30 ans, ce « seul paragraphe de l'avis de l'ANSES devrait suffire à calmer les interrogations, sinon les angoisses ». Reste maintenant à dissiper les inquiétudes sur le respect de la vie privée et l'utilisation des données personnelles, que certains continuent à nourrir malgré le rapport rassurant de la CNIL (Commission nationale de l'informatique des libertés). « La nouvelle saison de l'étrange série Linky ne fait que commencer », ironise le médecin.