L’Inserm vient de publier les résultats d’une étude concernant des implants osseux vivants en 3D. Les essais sur les souris sont très prometteurs.
Un implant osseux vivant en 3D
L’unité 1109 de l’Inserm a effectué une expérience sur des souris afin de tester un implant vivant composé de nanofibres associées à des cellules souches organisées en 3D. Les polymères nanofibreux utilisés permettent d’imiter le réseau de collagène, à cela s’ajoutent des nanoréservoirs contenant des facteurs de croissance.
L’équipe de Nadia Benkirane-Jessel, directrice de recherche à l’Inserm et responsable de ces travaux, a décidé d’utiliser des cellules souches mésenchymateuses prélevées directement dans la moelle osseuse. Selon l’Inserm : « Jusque-là, ces cellules étaient déposées telles quelles, en deux dimensions sur les nanofibres. Mais pour accélérer la régénération les chercheurs ont eu l’idée de pré-organiser ces cellules en trois dimensions ».
Nadia Benkirane-Jessel ajoute : « Pour cela, nous avons créé des sphéroïdes, c’est-à-dire des petites sphères contenant chacune quelques cellules organisées en 3D que l’on dépose sur une autre dimension 3D. Cette double 3D constitue l’implant nanofibreux ».
Et c’est cette nouvelle organisation qui a permis le succès de cette expérience !
Un succès, mais des difficultés à dépasser
Ces recherches sont une véritable avancée en matière de médecine régénérative, qui a encore des lacunes quand il s’agit de combler des lésions osseuses de grande taille. Pour régénérer l’os, les chirurgiens se servent, aujourd’hui, de membranes de collagène imbibées de facteurs de croissance. Mais Nadia Benkirane-Jessel explique : « Ces membranes sont d’origine animale, avec un risque d’inflammation. Et les facteurs de croissance sont libérés passivement, sans contrôle réel de leur concentration ».
Les nouveaux implants doivent donc améliorer le processus et c’est ce qu’a réussi à faire l’équipe de l’Inserm. Ainsi, ils ont pu régénérer un fragment d’os de crâne de souris en 31 jours. Mais les chercheurs butent encore sur un problème de vascularisation de l’implant qui oblige à compléter le processus d’une greffe d’os.