La médecine nucléaire pourrait représenter un excellent potentiel en ce qui concerne la lutte contre certains cancers agressifs selon le patron du groupe de la filiale Areva.
Un isotope radioactif rare serait capable d'éliminer de façon sélective les cellules cancéreuses. "On s'intéresse à des tumeurs contre lesquelles l'arsenal thérapeutique actuel est très limité comme les cancers de l'ovaire, gastrique et du pancréas où les besoins sont importants et où les malades attendent" a déclaré Patrick Bourdet de la société Areva Med dans le Maryland.
L'isotope de plomb 212 ou encore le Pb 212, représenterait un anti-cancer encore jamais utilisé. L'isotope de plomb est un extrait du thorium, relativement rare dans la mesure où il n'est possédé que par quelques grands groupes du nucléaire dans le monde dont la France.
Il y a de cela un demi-siècle, le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) décidait de conserver le thorium en le séparant de l'uranium qui sert à créer de l’électricité. En 2003, grâce à l'isotope Pb 212, des chercheurs ont pu exercer des études dans le domaine médical sur le cancer mais aussi d'un point de vue industriel dans le but de trouver de nouveaux procédés d'extraction.
La filiale Areva Med se crée en 2009 aux Etats-Unis. Durant l'année 2011, la société Areva Med mène un essai clinique de phase 1 avec du plomb 212, grâce à l'utilisation de la radio-immunothérapie, le premier patient sera traité en avril 2012, il y en a 18 de prévus au total.
La société Roche fait également son entrée dans la médecine nucléaire grâce à son partenariat avec Areva Med.
En France, la création d'un laboratoire de production de Plomb 212 dans le Limousin est lancé par la société Areva, il est prévu que son fonctionnement se fasse fin 2013. L'objectif étant d'extraire des nanogrammes de l'isotope provenant de thorium. Les cellules cancéreuses sont attachées de manière chimique à un anticorps qui reconnaît les antigènes qui sont sur la tumeur.
« C'est vraiment de la thérapie anticancéreuse extrêmement ciblée permettant d'atteindre de nombreuses formes de cancer même métastasés" souligne Patrick Bourdet. En outre, grâce à cette précision "il n'y a pas d'effets secondaires » a déclaré Patrick Bourdet. Le médicament pourrait être disponible dans trois ans.
« L'isotope a un très grand potentiel » selon Martin Brechbiel, responsable de la recherche sur la radio-immunothérapie à l'Institut national du cancer (NCI).