D’ici 2050, l’obésité et le surpoids toucheront six adultes sur dix et un adolescent sur trois dans le monde. C’est ce qu’indique une étude publiée mardi dans «The Lancet» et basée sur les chiffres du Global Burden of Disease de la Fondation Bill & Melinda Gates. Le rapport recommande d’adopter des réformes urgentes pour éviter une crise sanitaire.
Selon une étude publiée mardi dans «The Lancet», à l’occasion de la journée mondiale de l’obésité, le surpoids et l’obésité seront « l’un des plus grands défis sanitaires du XXIe siècle ». Et pour cause, ces fléaux liés à l’alimentation toucheront six adultes sur dix et un adolescent sur trois d’ici 2050. Ces données issues de 204 pays et territoires dans le monde sont fournies par le Global Burden of Disease. Il s’agit d’un vaste programme financé par la Fondation Bill & Melinda Gates visant à compiler les données de santé de la plupart des pays.
Les niveaux d’obésité multipliés par trois entre 1990 et 2021
D’après The Lancet, le nombre d’individus en surpoids ou obèses est passé de 731 millions à 2,11 milliards chez les adultes (25 ans et plus) et de 198 millions à 493 millions chez les jeunes (15 à 24) entre 1990 et 2021. Plus de la moitié de ces adultes en surpoids ou obèses vivaient en 2021 dans seulement huit pays. Ce sont : la Chine (avec 402 millions de personnes), l’Inde (180 millions), les États-Unis (172 millions), le Brésil (88 millions), la Russie (71 millions), le Mexique (58 millions), l’Indonésie (52 millions) et l’Égypte (41 millions).
Six adultes sur dix seront obèses en 2050
L’étude de The Lancet impute cette épidémie mondiale d’obésité à l’inaction des gouvernements ces 30 dernières années. Sans une action immédiate et efficace des États, prévient le magazine, la situation pourrait s’aggraver d’ici 2050. A cet horizon, le surpoids et l’obésité toucheront six adultes sur dix et un enfant et adolescent sur trois. Chez les jeunes, en particulier, l’obésité va bondir de 121% à l’échelle mondiale d’ici la fin de la première moitié du siècle.
Une forte hausse de l’obésité attendue en Afrique du Nord et au Moyen-Orient
Mais déjà d’ici la fin de la décennie, une forte hausse est attendue à l’échelle mondiale, surtout chez les plus jeunes. Chez les garçons de 5 à 14 ans, une augmentation de 16,5% des niveaux d’obésité est prévue, contre une hausse de 12,9% des niveaux du surpoids. Dans le même temps, près d’un quart des adultes obèses devraient avoir 65 ans ou plus. Par ailleurs, l’étude précise que la majorité des adultes et enfants obèses vivra dans deux régions : l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Suivront l’Amérique latine et les Caraïbes.
Des mesures urgentes à prendre
« Cette épidémie va aggraver la pression sur les systèmes de santé déjà surchargés, notamment dans les pays à faibles ressources », avertit The Lancet dans son rapport. Pour éviter la catastrophe, le magazine appelle à adopter des plans d’action de cinq ans (2025-2030) avec des mesures phares. Il préconise notamment de réglementer la publicité des aliments ultratransformés, d’encourager l’allaitement maternel et les régimes alimentaires équilibrés dès la grossesse, de développer des politiques de nutrition adaptées à chaque pays et d’intégrer les infrastructures sportives et les terrains de jeux dans les écoles.
Une prise en charge inadaptée de l’obésité
Pour sa part, l’OMS recommande de taxer davantage les boissons sucrées, de subventionner les aliments bons pour la santé, d’afficher les données nutritionnelles sur les emballages et de limiter le marketing d’aliments malsains auprès des enfants. Toutes ces mesures ont trait à la prévention. Mais qu’en est-il du traitement de l’obésité ? Pas grand-chose. En France, où l’obésité concerne 10 millions de personnes, les patients dénoncent régulièrement une prise en charge inadaptée.