Et si la réponse à la malbouffe se trouvait simplement dans les vieilles techniques de marketing ? Un emballage plaisant pour des aliments sains afin de lutter contre l’obésité infantile.
Le packaging, une arme redoutable
De la même manière que les paquets de tabac qui sont devenus peu attirants avec leur fameux « Fumer tue ! », la solution à l’obésité infantile se trouve sans doute dans le « packaging » du produit.
Des chercheurs de l’Université de Bonn – Allemagne, ont mené quelques tests sur le conditionnement d’aliments, présentés à des enfants. Les scientifiques ont travaillé avec 180 filles et garçons, âgés de huit à dix ans, auxquels ils ont demandé de choisir entre trois goûters à base de yaourt, céréales ou fruit. Seule différence notable entre les trois produits : leur emballage. Le premier était neutre, le second, neutre avec des informations de nutrition, et le troisième arborait des personnages de dessin animé colorés et un nom de produit très attrayant.
Équipés d’un dynamomètre, l’équipe a ainsi réussi à évaluer la « motivation », (l’effort exercé sur le dynamomètre pour obtenir le précieux encas) de chaque enfant. Sans surprise, c’est le produit coloré qui a séduit le plus. En outre, le goût de ce produit a été davantage apprécié, alors que les trois produits étaient identiques.
Faire du packaging un vrai média
« L'industrie agroalimentaire a une longue expérience du marketing pour augmenter la vente de ses produits auprès des enfants », explique le Docteur Bernd Weber de l'Université de Bonn. « En comparaison, on dispose d'une connaissance très limitée de l'application de tels effets marketing pour promouvoir des aliments équilibrés auprès des enfants. » Voilà donc la méthode pour lutter efficacement contre l’obésité infantile : utiliser les même techniques de « merchandising » traditionnelles.
« C'est un effet placebo de marketing classique », poursuit-il. « Comme dans le cas d'un médicament placebo, avec des effets attribués à certains produits, alors qu'ils ne sont pas justifiés par les ingrédients ».
Rappelez-vous, déjà en 2009, McDo revoyait l’emballage de tous ses produits, pour « déculpabiliser » le client et le convaincre que fast food ne rime pas avec junk food. Pour Annie Llorca, spécialiste des jeunes, le nouveau packaging tend à séduire aussi bien les enfants que leurs parents : « Il faut des codes pour que l’enfant identifie que ça lui est destiné, et il faut que la maman accepte ces codes et soit valorisée dans son rôle : « Ça va faire plaisir à mon enfant et je remplis mon rôle de maman. Si l’emballage montre des produits sains, le contenu est forcément sain. » On anticipe sur des objections. »