Il est des hommes qui font avancer la recherche : Alain Carpentier, chirurgien français, est de ceux qui mettent la médecine de demain à aujourd'hui. Il est à l'origine d'un cœur artificiel qui sera greffé pour la première fois cet été. Pour les chauvins, c'est à l'étranger qu'auront lieu les premières opérations, l’Agence nationale de sécurité du médicament n’ayant pas encore donné son feu vert aux essais cliniques.
L'été 2013 pourrait bien voir les fruits d'une avancée spectaculaire dans la recherche médicale : la première greffe de cœur artificiel et biologique sur un homme.
Merci qui ? Merci le professeur Alain Carpentier, qui travaille sur cette petite révolution depuis quelques dizaines d'années. En 1988, il dépose le premier brevet sur le cœur artificiel. Le prototype n'aurait pu voir le jour sans l'impulsion de Carmat, entreprise crée en 2008 pour industrialiser cette bioprothèse, fruit d'un partenariat avec Matra Defense (groupe EADS) qui opère dans le secteur aéronautique et spatial.
Il s'agit d'un cœur artificiel en matériaux biologiques, qui reproduit les fonctions du cœur humain, et offre au patient une autonomie telle qu’il peut recouvrer une vie normale.
Ce cœur mécanique de 860 grammes devrait coûter 160 000 euros. A titre de comparaison, une greffe coûte plus de 250 000 euros en Europe et près d’un million de dollars aux États-Unis (environ 765 000 euros).
Le 14 mai 2013, la société Carmat a reçu l’autorisation de procéder à une implantation sur l'homme dans quatre pays : en Belgique, en Pologne, en Arabie saoudite, et en Slovénie. Carmat indique que les quatre centres hospitaliers qui participeront à cette aventure ont été choisis pour leur fort potentiel de recrutement de patients et leur expérience dans les essais cliniques.
Les patients éligibles devront souffrir d’une incapacité cardiaque irréversible, leur conférant une durée de vie quasi nulle. Le célèbre chirurgien cardiaque prévoit qu'une telle greffe, si elle est tolérée, allongera durablement l’existence du patient. Cette première étape devrait aboutir, dans quelques années, à greffer des patients souffrant de problèmes cardiaques moins graves.
Ce que l'on sait c'est que le cœur artificiel français ne battra pas dans l'Hexagone car la bioprothèse y est toujours à l'essai. En France, l'approbation d'essais cliniques vient d'une autorité de santé centralisée, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la procédure est longue.
Elle, qui applique le principe de précaution, a demandé à Carmat de tester préalablement le cœur artificiel sur des veaux. La phase de test pourrait durer encore plusieurs mois voire des années avant que le premier patient français en bénéficie.
Pourquoi sur des veaux? rnIls grandissent beaucoup trop vite, et le coeur ne va pas grandir en même temps….