Le mal de dos est monnaie courante de nos jours. Soyez vigilants si vous prenez pour soigner vos douleurs, et sur de longues périodes, des médicaments à base de diclofénac, comme le Voltarène. Les risques d'accidents cardiovasculaires seraient augmentés par l’anti-inflammatoire. Cette mise en garde provient de la société française de rhumatologie (SFR), qui, après la publication de plusieurs « études internationales récentes", tire la sonnette d’alarme.
Présent dans de nombreux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels Voltarène ou Flector, le diclofénac est prescrit dans le traitement au long cours de rhumatismes inflammatoires chroniques ou de certaines arthroses douloureuses, invalidantes. En réalité, toute personne douloureuse en a pris pour soulager son mal de dos. Il est question d’une augmentation "modérée" des risques d’accidents cardiovasculaires. Les patients prédisposés (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, …) doivent faire l’objet d’un suivi particulier, indique la société française de rhumatologie (SFR).
Sophie, la cinquantaine, souffre d’arthrose depuis 2007. Pour atténuer ses douleurs, elle prend du Voltarène. Et ce, 10 à 12 jours en moyenne par mois. Elle dit avoir essayé « d’autres anti-inflammatoires mais Voltarène est le seul qui [la] soulage en cas de crises ». Sophie s’inquiète car elle est allergique aux médicaments anti-douleurs.
Selon un médecin rhumatologue, le diclofénac, au même titre que les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ne doit pas être pris en continu mais plutôt sur une courte durée et à petite dose. Il évoque le Vioxx, un AINS retiré du marché en 2004, et la « prise de conscience » qui s’en est suivie. Bien toléré, ce médicament était prescrit notamment pour prévenir le cancer du côlon, jusqu’à ce que des effets dangereux particulièrement sur le plan cardiovasculaire soient constatés. Depuis, plusieurs études sur le sujet ont été publiées.
De là à parler du retrait des médicaments contenant du diclonéfac, comme l’ont suggéré des chercheurs dans une étude publiée en mars dans la revue Plos Medicine, le rhumatologue est perplexe mais refuse d’être alarmiste. "C’est bien qu’il y ait des recommandations mais la médiatisation pourrait être néfaste pour certains patients susceptibles d’arrêter leur traitement. Encore une fois, les risques cardiovasculaires des AINS sont connus", poursuit-il.
D’autres alternatives au diclofénac existent, comme le naproxène. Il aurait prétendument des effets protecteurs au niveau vasculaire, comme l’aspirine. Cette information est à prendre avec précaution cependant car des études sur son utilisation prolongée n’ont pas encore été menées.
La société française de rhumatologie (SFR) recommande aux patients traités par le diclofénac "de ne pas interrompre par eux-mêmes leur traitement et de se rapprocher de leur médecin".