À partir du 03 avril, le salaire maximum des médecins intérimaires sera revu à la hausse. Il augmentera de 20 % et sera plafonné. Cette décision annonce un bras de fer entre le gouvernement et le Syndicat national des médecins intérimaires hospitaliers (SNMRH).
Une surenchère sur les salaires des médecins intérimaires
Face à la pénurie de médecins dans les hôpitaux, le système des médecins intérimaires permet de maintenir un certain équilibre. Ainsi, des services peuvent rester ouverts grâce à ce mode de fonctionnement. Le salaire maximum de ces médecins est fixé par la loi et ne peut normalement pas dépasser le plafond de 1 170 euros brut pour 24 heures.
Pourtant, dans les faits, les hôpitaux doivent souvent payer plus. C’est ce qu’explique, au Monde, Éric Reboli, urgentiste intérimaire et président du SNMRH. La garde serait payée entre 1 200 et 2 000 euros. Il précise : « c’est la fourchette dans laquelle s’inscrivent 80 % des offres d’intérim qui nous sont faites, en net ».
Ces dépassements posent un problème à de nombreux établissements comme l’a rappelé Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, à l’Assemblée, le 14 mars dernier. Il indiquait alors : « Lorsque des médecins exigent 1 500, 2 000, 2 500 euros pour 24 heures, cela met en péril la continuité des soins (et) la sécurité financière de l’établissement ».
Ainsi, pour le gouvernement et la Fédération hospitalière de France (FHF), cette montée des enchères génère un surcoût pour les finances publiques. Le dépassement est de 1,5 milliard d’euros, par an, selon Arnaud Robinet, président de la FHF, qui témoigne sur France Info.
Un salaire plafonné pour éviter les dérives
François Braun, ministre de la Santé, a donc annoncé que le salaire des médecins intérimaires serait dorénavant limité. Les hôpitaux seront dans l’obligation de respecter ce nouveau plafond, à partir du 03 avril.
En parallèle à cette décision et pour éviter une grève, le gouvernement a choisi d’augmenter le salaire maximum de 20 %. Il passe ainsi à 1 390 euros brut pour 24 heures. Une grève serait, en effet, dommageable pour les hôpitaux, car elle entraînerait la fermeture de certains services.
Des services en voie de fermeture ?
Pourtant, cette solution risque, tout de même, de générer un déséquilibre dans certains services d’hôpitaux, voire leur fermeture. En effet, les médecins intérimaires ayant l’habitude d’être payés au-delà du plafond, pourraient déserter les petites et moyennes villes.
Le SNMRH indique dans un courrier aux élus : « Aujourd’hui, ce sont des centaines de services qui sont menacés de fermeture, dont des services d’urgences, de SMUR, de SAMU, des maternités, des services de psychiatrie et nombre d’autres… ».
Dans cette même lettre, le SNMRH lance un appel à la grève. Il souhaite regrouper l’ensemble des médecins remplaçants et les autres syndicats. Une contestation doit aussi être déposée auprès du Conseil constitutionnel et auprès de la Cour de justice de l’Union européenne.