Centres de santé inaccessibles, renoncement aux soins… Les difficultés connues par la population syrienne en matière de santé s’accroissent de jour en jour selon le témoignage de plusieurs organisations d’entraide.
L’accès aux soins de plus en plus difficile
Selon Médecins du Monde, 13,5 millions de Syriens ont besoin d'une aide humanitaire. Mais la guerre et ses ravages rendent ce soutien très difficile. Ainsi, comme l’explique l’organisation internationale : « La situation humanitaire demeure extrêmement précaire dans l’ensemble du pays, principalement dans le nord où affluent les déplacés qui tentent de fuir en Turquie ».
En plus de la pénurie de nourriture et d’eau, la population doit subir le manque de soin. En effet, les centres de santé sont souvent inaccessibles ou détruits et une partie de la population ne peut tout simplement pas avoir accès aux soins en cas de besoin.
Joël Weiler, directeur des urgences à Médecins du Monde, explique à ce propos sur France Info : « Environ 760 personnels médicaux ont été tués depuis 2011. À peu près 120 structures sanitaires ont été ciblées sur la dernière année ».
Interventions médicales au sein des camps dans la région d'Idlib-nord, gestion de quatre cliniques fixes et de deux mobiles, ainsi que d’un centre pour les femmes et les enfants, soutien à 25 centres de santé et équipes mobiles, acheminement de médicaments… L’association fait son possible pour rendre l’accès aux soins plus facile en Syrie.
La population renonce aux soins
Mais les problèmes liés à la santé en Syrie ne sont pas seulement dus aux difficultés d’accès. La peur ressentie par la population est également la cause d’un renoncement aux soins. Ainsi, le témoignage de Amany Qaddour, directrice régionale de Syria Relief and Development (SRD) dans le JDD est très poignant.
Les attaques répétées contre les hôpitaux effraient la population qui préfère rester malade que de se rendre sur place pour se faire soigner. Des pathologies pouvant être prises en charge ont tendance à s’aggraver sans intervention médicale et l’état de santé des gens se détériore progressivement.
Les déplacements sont aussi plus compliqués, plus longs et plus dangereux. « À chaque point de contrôle, vous pouvez être renvoyé chez vous de façon totalement arbitraire. Beaucoup d’hommes craignent également d’être arrêtés ou recrutés de force pendant ces déplacements. Ils ne prennent plus le risque de faire le trajet pour se faire soigner ou accompagner leur femme enceinte ou malade » indique Amany Qaddour.
Son ONG, en partenariat avec Care, soutient donc 10 cliniques de santé primaire et reproductive, un hôpital de traumatologie et de soins ambulatoires et 41 centres de planification familiale. Ils tentent ainsi d’apporter leur contribution pour améliorer une situation qui va en s’aggravant jour après jour.