Le glyphosate, au cœur d’un grand débat en Europe depuis maintenant deux ans, revient sur le devant de la scène. En effet, Monsanto est accusé d’avoir fait publier des articles en faveur de cet herbicide, signés par des scientifiques de renom jouant les prête-noms.
L’affaire du Monsanto Papers et du ghostwriting
Le journal Le Monde révèle des informations très inquiétantes par le biais de l’affaire des Monsanto Papers. En effet, selon les journalistes de la rédaction du quotidien, l’entreprise Monsanto aurait utilisé la technique du ghostwriting (écriture fantôme) pour publier des articles autour du glyphosate.
Cette technique consiste à faire rédiger des articles par des salariés de l’entreprise puis à les faire signer par des scientifiques de renom, rémunérés pour l’occasion. Les articles peuvent ensuite être publiés dans la presse spécialisée. Il s’agit donc d’une fraude, car, bien évidemment, les scientifiques concernés ne servent que de prête-noms. Monsanto peut ainsi défendre le glyphosate, remis en cause pour sa dangerosité pour la santé, et communiquer des données avantageuses par le biais de scientifiques prestigieux.
Le Monde a pu en arriver à ces conclusions après la lecture de nombreux documents internes rendus publics suite à des procédures judiciaires engagées contre Monsanto.
Le glyphosate au cœur de la tourmente
Si Monsanto a eu recours à cette stratégie, qui remet totalement en cause l’objectivité des articles diffusés, c’est pour défendre ses intérêts économiques vis-à-vis du glyphosate. Cet herbicide fait l’objet de nombreux débats, notamment en Europe, puisque son autorisation de mise sur le marché est sans cesse reportée.
Des pays comme la France, l’Italie, la Suède, l’Autriche ou encore le Portugal sont farouchement opposés à la possibilité de remettre sur le marché des produits contenant du glyphosate, comme le célèbre Roundup, par exemple. La raison est que ce produit pourrait être considéré comme dangereux pour la santé.
Aujourd’hui, d’ailleurs, plus de 3 000 personnes, aux États-Unis, ont déjà porté plainte contre Monsanto. Patients atteints du lymphome non hodgkinien ou familles de victimes considèrent que cette maladie est directement liée à l’utilisation de cet herbicide.