En décembre dernier, Naomi Musenga est décédée après que son appel au Samu n’ait pas été pris au sérieux par l’une des opératrices. Sa famille a donc saisi le procureur de la République de Strasbourg. Une affaire qui suscite l’indignation des professionnels de santé et du public.
L’appel de Naomi Musenga au Samu
Le 29 décembre dernier, Naomi Musenga appelle le Samu. Sur l’enregistrement de cet appel, on entend la jeune femme très affaiblie qui tente d’expliquer son problème à l’opératrice du Samu dont les réponses sont brutales. L’opératrice conseille à Naomi de contacter SOS Médecins pour gérer son problème. La jeune femme de 22 ans réussit à joindre SOS Médecins, mais ces derniers lui conseillent de contacter le Samu…
Face à l’état critique de la jeune fille, SOS Médecins décide de demander l’intervention rapide du Samu qui se déplace enfin. Durant le transfert, l’état de la jeune femme se dégrade encore. Arrivée aux urgences, elle est prise en charge, mais fait deux arrêts cardiaques, puis elle est transférée au service réanimation avant de décéder.
Son autopsie révélera les causes de sa mort due à une défaillance multiviscérale sur choc hémorragique.
Un grave problème de prise en charge
Si rien ne permet d’assurer que Naomi aurait pu être sauvée grâce à une intervention plus rapide du Samu, les dysfonctionnements de cette prise en charge interrogent. La famille de Naomi Musenga a donc saisi le procureur de la République de Strasbourg.
En parallèle, l’indignation se fait entendre de la part de nombreux médecins comme Patrick Pelloux, médecin urgentiste : « Ça n’est pas pardonnable, la manière qu’il y a eu de répondre à Naomi, et de ne pas comprendre sa détresse ». François Braun, président de Samu-Urgences de France, souligne également que la procédure n’a pas été suivie, car : « […]tout appel est transmis à un médecin régulateur. C’est ce médecin qui prend les décisions après un interrogatoire médical[…] Ce n’est absolument pas ce que l’on apprend à nos opératrices ».
Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a, de son côté, déclaré : « Je suis profondément indignée par les circonstances du décès de Naomi Musenga en décembre. Je tiens à assurer sa famille de mon entier soutien et demande une enquête de I’IGAS sur ces graves dysfonctionnements. Je m’engage à ce que sa famille obtienne toutes les informations ».
La direction des hôpitaux de Strasbourg se fait plutôt discrète, mais on sait qu’elle a suspendu à titre conservatoire l’opératrice concernée par cette affaire et qu’elle a lancé une enquête administrative.
On peut constater, non sans alarme, que les réformes austéritaires du gouvernement commencent à produire leurs effets dévastateurs dans les hôpitaux, dans les universités (comme à Toulouse il y a peu), aux frontières:des victimes, des décès…Non le néolibéralisme n’est pas humaniste.C’est tout le contraire même.Le néolibéralisme appliqué à la lettre par l’actuel gouvernement est inefficace économiquement et injuste socialement….!!