Et si certaines maladies pouvaient être identifiées grâce à leur odeur ? C’est le pari fait par des chercheurs du monde entier qui viennent d’inventer un nez électronique.
Une collaboration internationale
Ces dernières années, des scientifiques du monde entier se sont intéressés à l’odeur des maladies. À tel point, que des études ont déjà été lancées dans différents pays. C’est le cas, par exemple, en Angleterre, grâce à une femme pouvant sentir la maladie de Parkinson ou encore en France, à l’Institut Curie, où l’on éduque des chiens à reconnaître l’odeur du cancer du sein.
Face à ces nouvelles connaissances, qui peuvent ouvrir des portes très intéressantes en matière de diagnostic, 14 laboratoires à travers le monde ont uni leurs forces pour mener un travail de grande ampleur sur le sujet. Les résultats de cette collaboration ont été publiés dans un article signé par Morad Nakhleh, chercheur à Technion, à Haïfa. Il y explique comment son laboratoire et les 13 autres, dont l’unité Inserm Hypertension artérielle pulmonaire en France, ont pu créer un nez électronique capable d’identifier 17 maladies à leur simple odeur.
Identifier les odeurs des maladies
Pour mener à bien leur projet, les chercheurs ont fait souffler dans un ballon 1 404 personnes, touchées par différentes pathologies ou en bonne santé. L’objectif étant de récolter leur haleine composée, entre autres, de molécules volatiles.
Le nez électronique, doté d’un support conducteur de l’électricité, constitué de nanoparticules d’or et d’un matériau synthétique très fin, utilise, en effet, l’haleine pour effectuer ses analyses. Les molécules volatiles créent une modification du courant électrique dans le conducteur permettant de les identifier grâce à des algorithmes de reconnaissance des odeurs.
Les résultats finaux sont significatifs puisque ce nez artificiel a pu obtenir dans 86 % des cas des diagnostics justes. La justesse des conclusions varie entre 64 % et 100 % selon la difficulté à distinguer certaines pathologies. Pour affiner les résultats, les chercheurs ont aussi fait appel à différentes techniques comme la chromatographie en phase gazeuse et la spectrométrie de masse.
Actuellement, les équipes de chercheurs poursuivent leur travail afin d’améliorer leur nez électronique pour pouvoir proposer un appareil moins coûteux qui pourrait être utilisé facilement par des médecins, et même, pourquoi pas, par le grand public.