Depuis une semaine, le nouveau coronavirus alerte les experts sanitaires et mobilise notamment contre lui l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En Arabie saoudite, six nouveaux cas de coronavirus ont été signalés. Mal connu, cette nouvelle souche appelle tant des mesures sanitaires que des études en laboratoire. Pour rappel, les coronavirus peuvent provoquer un grand nombre de maladies, du rhume banal jusqu’au SRAS.
En France, il existe trop peu de recherche fondamentale sur la nouvelle souche de coronavirus (NCoV). Les mots d'ordre sont l'information et la prévention.
Dans l'Hexagone, c'est le ministère de la Santé qui centralise les données sur le sujet. « Nous devons effectivement rendre compte à l’OMS de tout cas survenu sur notre territoire, a confirmé un porte-parole. En revanche, les éléments d’information du grand public par l’intermédiaire d’affichettes dans les aéroports internationaux et la mise en place d’un numéro vert relèvent de notre appréciation. ».
Sur le plan de la recherche, tous les regards sont tournés vers le Centre National de Référence (CNR) qui travaille notamment sur les coronavirus : deux CNR existent, un CNR coordonnateur à l’institut Pasteur de Paris, et un CNR laboratoire associé au CHU de Lyon. C'est en leur sein que sont réalisés les tests de détection et des travaux de recherche sur les coronavirus.
Le professeur Bruno Lina dirige le centre lyonnais, il indique qu' « À partir des deux cas français, nous effectuons des travaux de recherche appliquée afin de savoir, notamment, si le virus a subi des mutations par rapport à ce qui a été observé au Moyen-Orient. ». Ce virologue précise que « les analyses phylogénétiques montrent que (…) le NCoV et le virus du SRAS sont en quelque sorte des « demi-frères ». Ils ont des caractéristiques proches, donc il faut se méfier (…) sans pour autant être alarmiste ».
L’Institut de Veille Sanitaire (InVS) à Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne, a ouvert une cellule de crise pour prendre la mesure de la situation.
« Il s’agit d’une nouvelle infection », a déclaré dimanche 12 mai le docteur Keiji Fukuda, sous-directeur général chargé de la sécurité sanitaire à l’OMS. C’est pourquoi il appelle « tous les pays à augmenter leur degré de vigilance et leur niveau de surveillance ». Ce qui revient « à surveiller les infections respiratoires aiguës (IRA) sévères », particulièrement auprès de patients ayant séjourné dans la péninsule arabique. Pour Keiji Fukuda, il est essentiel que « chaque pays rapporte ses cas, et ajuste en fonction sa réponse épidémiologique ».
« Il n'y a pas de traitement spécifique », confirme le responsable du pôle Maladies Infectieuses à l'Hôpital Bichat (Paris), le Pr Yasdan Yazdanpanah.
Comme il n'existe pas jusqu'ici de vaccin ou de traitement curatif, un traitement symptomatique est administré aux deux patients français atteints du nouveau coronavirus. Ainsi, la difficulté respiratoire et les éventuelles surinfections bactériennes peuvent être prises en charge.
Actuellement, aucune campagne de vaccination n'est prévue en France. En cas de doute sérieux, n'hésitez pas à consulter votre médecin généraliste.