La multiplication des antennes-relais de téléphonie mobile est souvent mal perçue. Les champs électromagnétiques sont-ils vraiment un risque pour la santé des hommes ? Une étude scientifique apporte enfin des réponses à nos questions.
Une étude sur l’impact des ondes électromagnétiques a désormais été réalisée, conduite notamment par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques. C’est une première scientifique. Elle conclut à des effets biologiques des radiofréquences sur les fonctions de l'équilibre énergétique. Les champs électromagnétiques auraient donc des effets néfastes et perturberaient notre sommeil, notre régulation thermique et notre prise alimentaire. L’étude a été rendue publique le mercredi 3 avril.
Pour l’étude, des rats ont été soumis à un niveau d'exposition correspondant à celui rencontré près des antennes-relais, expliquent les chercheurs. Treize jeunes rats ont été exposés en continu pendant six semaines à des ondes d'une fréquence de 900 MHz et d’une intensité plus faible que les seuils autorisés. Pour comparer les résultats, un groupe de onze rats non-exposés a été constitué. Le choix du rat s’explique du fait que « les rongeurs ont un comportement alimentaire et suivent des rythmes biologiques assez similaires à ceux des nouveau-nés et que leur régulation thermique est transposable à l’homme ».
Les scientifiques ont mis en évidence plusieurs effets biologiques chez les rats exposés. Leur régulation thermique, par exemple, est altérée. Lorsqu’ils sont soumis à une augmentation de la température ambiante, ces rongeurs réduisent leur stratégie de refroidissement, indique le quotidien. De même, les animaux exposés ont tendance à manger davantage (0,22 grammes de nourriture supplémentaire par heure). Enfin, leur sommeil paradoxal est perturbé : au bout de la 6ème semaine d’étude, les mouvements oculaires rapides des rats sont plus nombreux. Les perturbations du sommeil paradoxal pourraient « engendrer des difficultés de mémorisation ou des troubles de l’humeur chez l’homme », relèvent les chercheurs.
Une exposition prolongée aux ondes électromagnétiques pourrait donc altérer trois paramètres liés aux dépenses énergétiques : la thermorégulation, le sommeil et la prise alimentaire.
Mais ces travaux n’en sont qu’à leur début et doivent être poursuivis.