Suite au rapport de l’Anses, qui souligne le manque de connaissances sur les effets des pesticides sur la santé des agriculteurs, Ségolène Royale souhaite renforcer rapidement la réglementation sur ce sujet.
Rapport de l’Anses sur les expositions professionnelles aux pesticides
Cinq années de recherche auront été nécessaires à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour rédiger son rapport de 1 000 pages concernant les pesticides et les agriculteurs. Sujet à de nombreux débats en interne et plébiscité par certaines associations, le rapport sur « les expositions professionnelles aux pesticides : mieux connaître et réduire les expositions » était très attendu.
L’agence met en avant le fait que plus d’un million de personnes travaillant dans le secteur agricole sont exposées aux pesticides. Elle rappelle que ces expositions peuvent également toucher les familles des agriculteurs, mais aussi les riverains. De plus, on peut lire dans le rapport que selon certaines études un lien a été fait entre les pesticides et des maladies comme des cancers, des pathologies neurologiques (Parkinson, Alzheimer…) ou encore des troubles de la reproduction et du développement.
L’Anses souhaite aussi souligner que le manque d’informations et d’études sur le sujet est un frein pour connaître les conséquences réelles de cette exposition aux pesticides. L’agence demande donc une amélioration quant aux : « connaissances sur les expositions en conditions réelles d’utilisation, dans un contexte où les données disponibles font aujourd’hui souvent défaut ». Elle préconise également la réduction de l’utilisation des pesticides afin de diminuer l’exposition des agriculteurs.
Un retrait possible des autorisations pour certains produits toxiques
Suite à la publication de ce rapport, Ségolène Royale, la ministre de l’Environnement, a publié un communiqué pour demander le renforcement des mesures de protection des travailleurs du secteur agricole.
Ainsi, deux premières mesures sont, d’ores et déjà, proposées. Tout d’abord, celle de procéder au retrait des autorisations de mise sur le marché des produits jugés les plus toxiques. Puis, celle de revoir : « les conditions de ré-entrée des travailleurs agricoles aux parcelles traitées avec des pesticides et les normes des équipements ».
D’autres mesures sont également à l’étude, dont certaines seront présentées directement à la Commission européenne.