Les chercheurs de la New York University School of Medicine attestent des conséquences de l’exposition alimentaire aux phtalates sur la santé cardiaque des enfants et des adolescents. L'étude publiée dans le Journal of Pediatrics met en lumière le rôle des phtalates dans l'hypertension artérielle (HTA) des plus jeunes.
Les phtalates sont des produits chimiques dérivés de l'acide phtalique. Les auteurs de l'étude rappellent que, présents dans les films étirables et barquettes de conditionnement alimentaire (plastifiants), ils se mélangent aux aliments avec lesquels ils sont en contact et peuvent être responsables de troubles métaboliques et hormonaux importants, particulièrement en début de vie.
Cette fois, sont révélés des risques pour la santé cardiaque des enfants. L'étude réalisée auprès de 3 000 enfants montre que l'exposition alimentaire à certains plastiques augmente l'hypertension artérielle (HTA) dès l'enfance. L'exposition alimentaire au DEHP (di-2-ethyhexylphthalate), un type de phtalate communément utilisé dans les emballages industriels alimentaires, est associée à une pression systolique élevée. Chaque élévation des niveaux de produits de dégradation du DEHP que révèlent des échantillons d'urine a un lien avec l'augmentation de la pression artérielle de l’enfant.
Le principal auteur de l'étude, le Dr Leonardo Trasande, professeur agrégé de pédiatrie, y voit une explication à l'élévation de la pression sanguine chez les enfants. Les phtalates paralysent la fonction des cellules cardiaques et entraînent un stress oxydatif qui compromet la santé artérielle.
Si l'HTA, définie comme une pression systolique supérieure à 140 mm Hg, est courante chez les + 50 ans, elle devient de plus en plus fréquente chez les plus jeunes. Aux États-Unis, près de 15 % des adolescents sont touchés par l'hypertension artérielle. Si l'obésité en est probablement le facteur majeur, des facteurs environnementaux comme l’exposition aux perturbateurs est aussi en cause.
Le taux de phtalate pourrait et devrait être réglementé, déclarent les auteurs de l'étude. En prévention, ils en appellent aux autorités compétentes afin de limiter l'exposition aux perturbateurs endocriniens.