Une étude de l’Institut de veille sanitaire (INVS), parue début juillet et portant sur le binge drinking, apporte de nombreux éclaircissements sur ce phénomène d’hyperalcoolisation. Essor de cette mode et diversité des publics touchés, mais également dépenses importantes générées par les soins engendrés par le binge drinking, sont au cœur des analyses de cette étude.
Le binge drinking touche toutes les tranches d’âge
Le binge drinking est un phénomène assez répandu qui consiste à boire beaucoup d’alcool en très peu de temps afin d’atteindre un état d’ivresse plus rapidement. On pourrait penser que ce type de comportement touche essentiellement les jeunes pourtant l’étude réalisée par l’Institut de veille sanitaire prouve le contraire.
En effet, suite aux analyses de l’INVS, on sait que le pourcentage de personnes de plus de 55 ans, hospitalisées pour cause d’alcoolisation aiguë, a augmenté de 3,9% entre 2006 et 2012.
Au total, tous âges confondus sur cette même période, le nombre des hospitalisations pour intoxication alcoolique a augmenté de plus d’un tiers.
Dès 2008 d’ailleurs, ce phénomène d’alcoolisation massive était souligné par le ministère de la Santé qui, lors d’une conférence de presse, alertait sur les dangers de ce comportement chez les jeunes. Les cas d’hospitalisations liés au binge drinking avaient alors connu une augmentation de 50% entre 2004 et 2007, pour les tranches d’âge de moins de 15 ans et de 15 à 24 ans.
Ces chiffres inquiètent le monde médical, témoin des conséquences graves du binge drinking qui peuvent aller de la cirrhose, à la dépendance pour les personnes alcooliques ou encore à des états de démence et des troubles du comportement.
Un coût financier trop important pour l’état
Mais le binge drinking n’est pas seulement un problème de santé publique, c’est également un véritable coût pour l’état. En effet, chaque hospitalisation pour alcoolisation massive génère de nombreux frais.
L’étude de l’INVS indique ainsi qu’en 2012, les hospitalisations dues à l’alcool ont coûté 2,64 milliards d’euros, ce qui représente 3,6 % des dépenses hospitalières. La consommation excessive d’alcool serait, en fait, l’une des premières raisons d’hospitalisations. Médecine, chirurgie, obstétrique, odontologie, psychiatrie… tous les services sont d’ailleurs concernés par ce phénomène.
Le ministère de la Santé a donc décidé de sévir. Aujourd’hui, les incitations à la consommation excessive et rapide d’alcool sont punies de 15 000 euros d’amende et d’un an de prison. Une sanction difficile à mettre en place, mais qui peut être utile dans le cadre des bizutages qui touchent de nombreux étudiants. Les incitations sur Internet sont également monnaie courante entre jeunes qui font du binge drinking une véritable mode.
Ce sont notamment ces dernières pratiques qui accentuent les inquiétudes des professionnels de la santé. Elles se traduisent par la nécessité de mettre en place une véritable politique de sensibilisation auprès des publics concernés, jeunes et moins jeunes. La lutte contre le binge drinking est donc, aujourd’hui et plus que jamais, une priorité en matière de santé publique.