Un environnement pollué, c'est une exposition permanente à des particules fines particulièrement toxiques qui s'accrochent à nos poumons. Pas étonnant que la pollution accroît le risque de développer des maladies, notamment des cancers.
Mais c'est peut-être pire que ce que l'on pensait jusque là. Ou alors, nous ne savions tous parfaitement, mais une étude était forcément nécessaire pour que la pensée collective devienne une vérité officielle. Oui, ce n'est que depuis cette semaine que la dangerosité des particules fines est avérée.
Des seuils inutiles
Nous pensions qu'en dessous d'un certain seuil de concentration, le danger était moindre. En Europe, la pollution de l'air ne doit pas dépasser les 40µg par mètre carré pour les PM10 (particules fines). Pas plus de 25µg pour les PM2,5 (particules). Cela n'empêche en rien les risques de développer un cancer du poumon.
A titre de comparaison, en Chine, la concentration en particules fines pouvait dépasser les 700 µg par mètre carré à Pékin par endroits.
Pour les experts, « il n'y a pas de seuil en dessus duquel il n'y ai pas de risque ».
De graves conséquences sur la santé
La moindre augmentation de l'exposition aux particules fines a des conséquences désastreuses sur l'organisme. Une équipe de chercheurs européens ont récemment démontré que 5 microgrammes par mètres cube de plus augmente le risque de cancer du poumon de 18 %. Une hausse de la concentration de particules de 10 microgrammes l'augmente de 22 %.
Une fois encore, pour la Chine surpolluée, ou encore Mexico bien connue pour son smog, les conséquences sont encore plus graves. Une exposition de courte durée au monoxyde de carbone, dioxyde de souffre, dioxyde d'azote et d'ozone, qui composent le smog et se trouvent dans l'atmosphère, augmente à elle seule les risques d'hospitalisation et de décès pour cause d'insuffisance cardiaque de 2 à 3 %.
Une étude chinoise a prouvé que les 500 millions de personnes vivant dans le Nord du pays ont déjà perdu 5 ans d'espérance de vie.
Nicholas Mills de l'Université d'Edimbourg a expliqué dans un communiqué que « depuis que toute la population est exposée à la pollution de l'air, même de modestes réductions de la pollution atmosphérique pourraient avoir des bienfaits pour la santé cardiovasculaire ainsi que des économies substantielles sur le plan de la santé ».