Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes vient de publier une étude démontrant l’inégalité en matière d’accès aux soins pour les femmes précaires.
Les femmes constituent la majorité des personnes pauvres
Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) vient de publier une étude qui s’est intéressée à l’accès aux soins chez les femmes précaires. Les résultats démontrent une forte inégalité qui met ces femmes dans des situations de danger.
Le premier constat de l’HCE est de rappeler qu’en France : « Les femmes constituent aujourd’hui la majorité des personnes en situation de précarité ». Le Haut Conseil indique qu’elles représentent 53 % des personnes pauvres et 57 % des bénéficiaires du revenu social d’activité. De plus, elles constituent également 70 % des travailleurs pauvres et elles occupent 82 % des emplois à temps partiel et 62 % des emplois non qualifiés.
C’est dans ce contexte que l’HCE a analysé : « l’effet combiné de la précarité et du sexe sur la santé et l’accès aux soins des femmes en situation de précarité ».
Femme, précarité et accès aux soins
L’HCE offre des conclusions, dans cette étude, qui démontrent combien la situation des femmes précaires peut être difficile aujourd’hui. On découvre, par exemple, que : « La mortalité prématurée liée à des maladies cérébro-cardiovasculaires chez les ouvrières est en moyenne 3 fois supérieure à celle des cadres et professions intermédiaires ».
Mais ce n’est pas tout : « Depuis 15 ans, les maladies professionnelles, les accidents de travail et de trajet sont en forte augmentation chez les femmes, en particulier dans des secteurs à forte précarité ». On apprend également que ce type de femmes ont un moindre suivi gynécologique, qu’elles ont moins recours à un contraceptif, qu’elles ont plus souvent des grossesses à risque et qu’elles ont moins souvent recours aux dépistages du cancer du sein et du col de l’utérus que les femmes de milieux plus favorisés.
Des pistes pour améliorer la situation
Conditions de travail difficiles, manque de moyens financiers, freins culturels et symboliques, sexisme, androcentrisme de la médecine … Les raisons de cette situation, révélée par le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, sont nombreuses.
Pour changer cet état de fait, cette étude propose donc 21 recommandations articulées en trois axes : Mieux évaluer les risques et la pénibilité des postes occupés par ces femmes, adapter l’offre de soins et la prise en charge pour mieux répondre à leurs besoins et, enfin, intégrer les spécificités de ces femmes dans les politiques publiques existantes de réduction des inégalités sociales de santé.