En publiant « Mon choix médical » dans le New York Times, une tribune très personnelle, Angelina Jolie révélait en fait avoir subi une ablation préventive des deux seins pour minimiser les risques de développement d'un cancer. Cette intervention quasi taboue, médiatisée par une icône de la féminité, lance le débat sur la pertinence de pratiquer la mastectomie à titre préventif chez les femmes présentant un risque de cancer du sein.
Selon le professeur Dominique Stoppa-Lyonnet, spécialisée dans la détection génétique des cancers du sein à l'Institut Curie de Paris, seules 5 % des femmes susceptibles de développer un cancer du sein ou des ovaires en raison d'une mutation génétique s'orientent vers une double mastectomie – consistant à retirer la totalité de la glande mammaire tout en conservant la peau- les autres privilégiant une surveillance régulière. (IRM, échographie, mammographie)
Pourtant, la mastectomie bilatérale, proposée aux femmes dotées des gènes mutés BRCA1 ou BRCA2 – dont les risques de cancer du sein sont respectivement de 70 et 50 %, 40 et 20 % pour le cancer des ovaires- réduit de façon considérable les risques de tumeurs.
Selon une étude américaine publiée en septembre 2010 et impliquant 2482 femmes porteuses de l'un ou l'autre de ces gènes, aucune des 247 femmes ayant subi une mastectomie bilatérale n'a développé un cancer trois ans après l'opération. En revanche, 7 % des 1372 femmes n'ayant pas subi l'intervention en ont développé au cours des trois années qui ont suivi.
Il faut toutefois savoir que le taux des cancers du sein lié à une prédisposition génétique est faible et que l'ablation des glandes mammaires nécessite au préalable un bilan génétique complet long et coûteux. Auquel Angelina Jolie pouvait se soumettre, et financer.
Un nouveau traitement sous forme d'anti-œstrogènes est actuellement testé pour les femmes prédisposées.