Depuis cinq ans, la revue Prescrire publie une liste noire de médicaments mis sur le marché qu’il est préférable d’éviter, car considérés comme inutiles, voire dangereux. Le nouveau recensement vient de paraître.
91 médicaments inutiles, voire dangereux
Prescrire, la revue médicale spécialisée dans les médicaments, vient de faire paraître son nouveau bilan des médicaments à éviter et qui peuvent être remplacés par d’autres traitements ayant un meilleur rapport bénéfices-risques.
Le personnel de santé, médecins et pharmaciens, sont ainsi encouragés à s’interroger sur l’inutilité, voire la dangerosité de certains médicaments. Pour Prescrire : « L'objectif est d'aider à choisir des soins de qualité, pour d'abord ne pas nuire aux patients et pour éviter des dégâts ».
Le choix de mettre ou non un médicament sur cette liste se fait après une enquête prenant en compte les différentes études menées sur chaque traitement, l’efficacité de ceux-ci, les effets indésirables, l’équilibre bénéfices-risques… Pour cette dernière parution, la revue Prescrire a utilisé ses analyses cumulées depuis 2010.
82 médicaments vendus en France
Sur les 91 médicaments à éviter, 82 sont vendus en France. La revue estime que, concernant ces traitements : « la balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes les situations cliniques pour lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l'Union européenne ». Qu’il s’agisse de maladies bénignes, de cancers ou d’Alzheimer… de nombreux types de traitements sont analysés.
On peut alors se rendre compte qu’un simple médicament contre le rhume peut avoir des conséquences graves et être la cause de problèmes cardiovasculaires, parfois mortels. D’autres médicaments peuvent être coupables d’AVC, de troubles neurologiques, d’hypertension, d’allergies…
Les autorités trop lentes à réagir
Face à cette liste noire des médicaments, les autorités semblent très lentes à réagir. En effet, Prescrire déplore que : « Parmi la centaine de "médicaments à écarter pour mieux soigner" recensés par les 5 bilans Prescrire de 2013 à 2016, seulement une dizaine ont fait l'objet de suspension ou de retrait d'autorisation de mise sur le marché (AMM), par l'Agence française des produits de santé, plus souvent que par l'Agence européenne du médicament ».
En cause, l’inertie des autorités, les lourdeurs administratives, le poids et l’influence des industriels du médicament… La revue incite donc les soignants et les patients à éviter au maximum les médicaments listés et considérés comme dangereux ou inutiles, faute de les voir suspendus.