En effet l’éventualité de privatiser la sécurité sociale est un faux problème puisqu’elle est déjà privatisée. La question de la liberté de la protection sociale se pose de plus en plus au niveau des citoyens, qu’il s’agisse des retraites, qui sont en faillite, ou du système de santé, considéré à tort comme le meilleur du monde mais que personne ne copie et qui est à bout de souffle.
Depuis longtemps l’Europe a pourtant apporté des réponses. L’Acte unique européen de 1986 a institué la liberté de circulation des personnes, des capitaux, des marchandises et des services.
La France a transposé en 2001 (avec sept ans de retard) les directives européennes de 1992, qui suppriment le monopole de la sécurité sociale, dans le code de la sécurité sociale, le code des assurances, et le code de la mutualité.
Les caisses de sécurité sociale, qui sont un ensemble de mutuelles et donc des entreprises privées, étaient dès lors soumises à concurrence, et les Français avaient juridiquement le droit de s’assurer librement pour la maladie, la retraite et le chômage.
La France, probablement par peur de mouvements sociaux, n’a pas voulu appliquer ces lois. Pourtant des milliers de Français l’ont fait en affrontant ces caisses et leurs pseudo-tribunaux.
Les Français ont pu s’assurer pour beaucoup moins cher avec de meilleures prestations.
Des pays comme l’Allemagne et les Pays Bas ont réorganisé leurs caisses de sécurité sociale en appliquant les lois européennes sur la liberté d’assurance. Cela a été un succès, les citoyens n’étaient plus amputés de leur pouvoir d’achat à cause d’un système mal géré, et les caisses ont été rapidement excédentaires.
La France se débat à contre-courant afin et de garder cette clientèle captive pour ses caisses de sécurité sociale à la dérive. Mais cela se fait au détriment du contribuable français, de son pouvoir d’achat et de l’économie nationale.
La protection sociale représente en France 65 % des dépenses publiques et le tiers du PIB. La santé à elle seule coûte plus de 200 milliards. Les Français paient donc très cher un système peu solidaire, les médecins sont les moins bien payés d’Europe (23 euros la consultation du médecin généraliste, contre trois fois plus dans les autres pays de l’Union), les patients sont les moins bien remboursés d’Europe, et le système est gravement déficitaire, sans compter la CMU, financée par l’impôt et non par les cotisations sociales.
Les Français partent en exil
La mauvaise organisation et l’absence totale de gestion de ce système font que les Français le quittent en masse et s’affranchissent de cotisations telles que CSG, CRDS, assurance maladie, caisses de retraite professionnelles.
Le mouvement de libération s’est accéléré depuis quelques mois avec le mouvement « Les médecins ne sont pas des pigeons ». Ces quelque 30.000 médecins regroupés sur un réseau social, réagissant à une campagne de stigmatisation de la ministre de la Santé sur les compléments d’honoraires, ont su multiplier les initiatives et ont étudié le système social de plus près.
C’est en se rapprochant du MLPS (Mouvement Pour la Liberté de Protection Sociale) que ces médecins ont eu la confirmation de leurs doutes sur la pérennité du système français. La sécurité sociale n’ayant plus de monopole, elle ne devrait plus être en droit de restreindre les consultations du médecin à un tarif inférieur à celui d’une coupe de cheveux.
Mieux encore, cette liberté sociale défendue depuis 20 ans par le MLPS du Dr Claude Reichman et dont la diffusion s’est accélérée par l’intermédiaire du mouvement des médecins pigeons, (initié par le Dr Philippe Letertre) est une bonne nouvelle pour les Français et l’économie de notre pays.
Une protection sociale moins chère
Les Français vont bientôt se rendre compte que la protection sociale peut être beaucoup moins chère que ce que la Sécurité sociale la fait payer, et que le principe de toute assurance consiste en la mutualisation du risque et donc repose sur la solidarité.
Grâce à la concurrence, les Français vont bénéficier de retraites enfin garanties, d’une couverture médicale plus efficiente, et d'un meilleur pouvoir d'achat.