La prothèse vaginale Prolift, retirée du marché depuis plusieurs années, fait parler d’elle. Elle serait coupable d’effets secondaires graves.
La prothèse vaginale Prolift pour lutter contre les prolapsus
La prothèse vaginale Prolift a été créée par une équipe de huit chercheurs français menés par le professeur Bernard Jacquetin, gynécologue à l’Hôtel-Dieu du CHU de Clermont. Elle a ensuite été commercialisée par Johnson & Johnson, car elle répond à un besoin réel puisqu’elle permet d’éviter les prolapsus.
Se présentant comme un petit filet avec des mailles synthétiques, la prothèse vaginale Prolift empêche donc la descente d’organes comme la vessie, le rectum, l’utérus ou le vagin. Une femme peut être victime d’un prolapsus suite à un accouchement, mais aussi après une intervention chirurgicale, par exemple.
Prolift interdite à partir de 2012
Après sa mise sur le marché, la prothèse vaginale Prolift commence à faire parler d’elle négativement puisque certaines complications sont découvertes. On entend alors des patientes se plaindre de douleurs, de cisaillements, de sensations identiques à celle d’une râpe ou à du papier de verre comme le révèle Le Nouvel Obs dans son enquête.
Les effets sont parfois même dévastateurs comme pour Kim Blieschke, une femme australienne dont la paroi vaginale a été nécrosée suite à la pose de la prothèse Prolift. Aujourd’hui, débarrassée de la prothèse après 14 opérations, elle témoigne en indiquant qu’elle ne pourra plus jamais avoir de rapports sexuels.
Face aux problèmes posés par cette prothèse, les États-Unis, en 2012, puis la France, en 2013, ont décidé d’interdire son utilisation.
Un scandale étouffé ?
Aujourd’hui, un premier procès a déjà eu lieu, et il y a fort à parier qu’il sera suivi de plusieurs autres, car un collectif de femmes américaines et australiennes s’est déjà organisé pour faire éclater au grand jour ce scandale sanitaire qui aurait été étouffé pendant plusieurs années. En effet, selon Adam Slater, avocat de l’une des patientes, les chercheurs français : « sont coupables d’avoir publiquement défendu le Prolift tandis qu’en privé, ils disaient au labo qu’ils pensaient que la prothèse devait être améliorée en urgence ».