La pandémie de 2020 a changé notre rapport à l’hygiène et exacerbé nos peurs des contaminations. Pour y remédier, dans l’espace public comme dans les bureaux, des solutions existent, comme les sprays désinfectants, les virucides et bactéricides intégrés directement dans les matériaux de fabrication, et autres purificateurs d’air.
Gestes « barrière », gel hydroalcoolique, distanciation sociale… La pandémie de COVID-19 avait changé nos modes de vie en 2020-2021. Trois ans plus tard, presque partout sur la planète, nos vieilles habitudes ont repris le dessus. Mais sans que nous nous en soyons aperçus, de nouveaux procédés ont été généralisés ou sont en voie de l’être. Dans le monde de l’entreprise et dans la gestion de l’espace public, la lutte contre les virus et les bactéries est désormais primordiale. À la fois grâce au nettoyage a posteriori, mais surtout grâce aux protocoles préventifs.
L’inévitable séance de nettoyage
Commençons par le plus visible : le nettoyage désinfectant. Car la guerre contre les virus et les bactéries est une guerre qui s’organise, et qui a ses codes. Les pouvoirs publics sont d’ailleurs en train d’encadrer la jungle de l’utilisation de produits biocides : à compter du 1er janvier 2025, « il ne sera donc plus possible d’acheter des produits biocides TP2, 3 et 4 sans posséder le certibiocide désinfectant », les professionnels concernés « auront l’obligation d’être titulaires du certificat individuel “certibiocide désinfectants” ». Les produits virucides et bactéricides disponibles sur le marché sont en effet très nombreux, et ce marché a attiré de nombreux professionnels non formés à leur utilisation. Le sujet est pourtant très sérieux : il s’agit d’utiliser à bon escient ces produits, principalement dans les locaux accueillant du public, comme les bureaux, les administrations mais surtout les écoles.
Qu’ils arrivent sous forme de sprays liquides ou gazeux, qu’ils aient été fabriqués en France ou en Asie, tous les produits désinfectants doivent respecter la norme AFNOR nºEN14476, synonyme de propriétés « biocides », capables d’agir contre un large panel de virus (COVID-19, PRV, BVDV, Herpes virus, Rotavirus, Coronavirus, Influenza virus A HxNy, Vaccinia virus, HIV-1, Norovirus, etc.). Dans cette catégorie, il existe une myriade de marques disponibles sur le marché, comme Novo, IDOS Medispray, Cresyl, Baccide, Dentasept, Bactopin Plus, Wyritol… Si ces produits sont aujourd’hui largement utilisés pour le nettoyage des locaux professionnels par exemple, ils ont aussi des limites : ils interviennent après une éventuelle contamination et doivent donc être appliqués très régulièrement pour être efficaces.
La prévention, clé de la sérénité
Dans l’idéal, ces mesures de nettoyage doivent arriver en complément de mesures de prévention. Dans notre environnement quotidien, les possibilités de contamination sont doubles : il y a d’abord les objets et les surfaces que nous touchons, et ensuite l’air que nous respirons. Pour les objets et les surfaces de notre environnement, il existe par exemple de nouvelles technologies permettant d’intégrer les produits virucides et bactéricides directement dans la matière de fabrication des objets. Certaines technologies sont issues de l’industrie fiduciaire qui a une longue expérience en la matière, pour la protection des billets de banques. « En mars 2020, au tout début de la pandémie actuelle, un laboratoire indépendant a testé notre traitement Bioguard et a constaté qu’il était particulièrement efficace contre les coronavirus, explique Étienne Couëlle, directeur général d’Oberthur Fiduciaire, dont l’entreprise a produit plus de 10 milliards de billets aujourd’hui en circulation et bénéficiant de cette solution. Les échantillons testés ont montré que 99,9% des coronavirus humains ont été éliminés par Bioguard. Les billets non traités présentaient 1000 fois plus de traces du virus que ceux traités au Bioguard. Bioguard peut être appliqué lors de l’impression des billets, comme vernis post-impression ou peut être directement intégré au processus de production du papier. Il est également efficace lorsqu’il est appliqué à une variété d’autres objets du quotidien. » Cette application intégrée peut concerner les intérieurs de cabines de transports en commun, les tables, les poignées de porte, les écrans tactiles disponibles dans l’espace public comme dans les fast-food ou les distributeurs de billets… Le champ des applications est très large.
Ensuite, évidemment, la qualité de l’air que nous respirons est essentielle : que ce soit dans les habitations individuelles ou dans les espaces de bureaux, l’aération quotidienne est entrée dans les mœurs. Mais la décontamination et la purification de l’air est aussi une option, de plus en plus répandue. Il existe sur le marché de nombreux fabricants – la plupart chinois et coréens – qui commercialisent des machines ayant des propriétés plus ou moins développées : réduction des polluants atmosphériques, élimination des poussières, aérosols et autres particules fines, suppression des bactéries… À Geispolsheim en Alsace, une petite entreprise française – OberA – fait de la résistance face aux géants asiatiques. En pleine pandémie du variant Omicron, Thibaut Samsel, son directeur, avait vu la demande de purificateurs d’air exploser, devant multiplier par huit sa production. Évidemment, depuis ce pic historique, la demande a baissé mais s’est stabilisée. « Il y a eu une grosse vague de commandes en 2021 et puis tout s’est arrêté, se souvent le chef d’entreprise. Mais maintenant la cadence a repris à un rythme soutenu. Nos clients sont principalement des entreprises et des administrations pour équiper des bureaux, des salles de réunions et des réfectoires. Et puis il y a aussi les écoles. » Les débouchés sont évidemment très nombreux, dans l’espace public comme dans le monde de l’entreprise. Et les modèles actuels de purificateurs, ne nécessitant ni tuyauterie ni montage complexe, s’imposent de plus en plus dans les ateliers professionnels et les espaces de stockage industriels.
Des menaces prises très au sérieux
Quatre ans après le premier confinement et la mise sous cloche de l’économie mondiale, la menace d’une nouvelle pandémie est prise très au sérieux par les pouvoirs publics : nouvelle forme de COVID, dengue, virus du Nil, maladie inconnue… En avril dernier, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS) a remis au gouvernement un rapport sur les nouvelles menaces sanitaires qui pourraient à nouveau mettre la France – et le monde – à l’arrêt. « Dans le top 5 des risques infectieux susceptibles d’affecter de façon majeure notre pays, il y a les arboviroses [ndlr : maladie virale transmise par la piqûre de certains insectes, notamment les moustiques] qui peuvent survenir en métropole et dans les outre-mer, prévient Brigitte Autran, professeure en immunologie et présidente du COVARS. Et notamment le risque de dengue, auquel la métropole est insuffisamment préparée. Nous sommes chargés de faire une veille scientifique, d’anticiper les crises qui peuvent survenir et surtout les moyens de les prévenir et de guérir ces problèmes infectieux. » Mais comme le dit l’adage, mieux vaut prévenir que guérir : l’utilisation de purificateurs d’air ou de produits biocides intégrés dans les matériaux de surface peuvent permettre de limiter les risques de contamination. La prévention ne fera pas tout, mais elle reste essentielle à mettre en place et à généraliser.