UFC-Que-choisir vient de publier une enquête sur les prix trop importants des prothèses auditives qui privent une partie de la population de ces appareils pourtant essentiels aux malentendants.
2,1 millions de personnes sans prothèses auditives
À travers son enquête sur les prothèses auditives, UFC-Que-choisir souhaite souligner leur prix exorbitant qui empêche une partie des malentendants d’avoir accès à ces appareils. En effet, l’association indique que : « Alors que la France compte environ 6 millions de malentendants, à peine plus d’un tiers sont équipés de prothèses auditives ».
Ainsi, 2,1 millions de personnes ayant des problèmes d’audition se retrouvent sans prothèses subissant au quotidien les désagréments liés à la surdité qui vont de la difficulté à suivre une conversation au risque d’enfermement et de solitude.
Trois raisons au prix trop élevé des prothèses auditives
Pour l’association, trois raisons sont soulignées pour expliquer les prix excessifs des prothèses auditives et les freins à l’achat.
La première concerne les 3 100 audioprothésistes répartis sur le territoire français. Ceux-ci, trop peu nombreux par rapport à la demande, peuvent pratiquer des tarifs très importants. Ainsi, selon UFC-Que-choisir, ils réalisent « une marge brute moyenne de 78 % ».
La seconde concerne le remboursement des prothèses auditives. L’association de défense des consommateurs indique que : « Malgré un prix moyen de 1550 € par appareil, soit 3100 € dans le cas très majoritaire d’un équipement des deux oreilles, les audioprothèses sont très peu remboursées par l’Assurance maladie (120 € par appareil seulement) ainsi que par les complémentaires santé, aboutissant à un reste à charge moyen de 1100 € par oreille ».
La troisième est liée au monopole de la distribution des audioprothèses par les audioprothésistes. Ainsi, prestation de services et matériel sont liés, ce qui implique des prix plus élevés et surtout un manque de transparence pour les patients. De plus, les audioprothésistes peuvent être influencés par les distributeurs de matériel, via des prêts pour financer leurs activités, par exemple. Dans ce cas, pour UFC-Que-choisir, la contrepartie exigée par le distributeur à l’audioprothésiste est claire : « mettre en avant leurs produits auprès des consommateurs ».
Face à cette enquête qui révèle un réel dysfonctionnement sur le marché des prothèses auditives, UFC-Que-choisir demande aux pouvoirs publics d’agir. Reste à savoir si ce problème de santé publique sera entendu par le ministère de la Santé.