Quatre méthodes plus ou moins fiables pour arrêter de fumer : la cigarette électronique (4/4)

Dans le cadre de notre dossier consacré à l’arrêt de la cigarette, nous vous proposons un petit tour d’horizon des méthodes et solutions proposées pour en finir avec cette addiction. Si certaines semblent apporter des résultats probants, d’autres en revanches peinent à convaincre. Dans ce quatrième et dernier volet, on vous dit tout sur la cigarette électronique, qui séduit de plus en plus de fumeurs. A tort ou à raison ?

Aide au sevrage ou porte d'entrée vers le tabagisme ? La cigarette électronique porte en elle ce dilemme, accompagné des risques sur la santé que peuvent véhiculer les substances chimiques qu'elle contient. Toutefois, certains chiffres quant à son efficacité sur l'arrêt du tabac restent encourageants même si nous ne disposons pas encore d'assez de recul pour juger de ses possibles effets néfastes sur la santé.

Le marché de la cigarette électronique, appelée également e-cigarette ou encore vapoteuse, a explosé depuis son arrivée en France au début des années 2010. Près de 12 millions de Français l'ont ainsi déjà essayé au moins une fois, soit plus de 25% de la population totale adulte selon l'INPES (Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé). Et il faut reconnaître qu'elle continue de séduire une proportion importante de Français puisque 3 millions d'entre eux vapotent encore en 2015. Un véritable phénomène de fond donc, avec d'un côté l'espoir que la cigarette électronique fasse chuter le tabagisme et de l'autre la crainte des produits potentiellement toxiques voire cancérigènes qu'elle libère lors des inhalations.

Le principe de l'e-cigarette est à l'origine des plus louables : se substituer à la cigarette ou au tabac à rouler. Car en inhalant la solution liquide qui se transforme en vapeur, le fumeur reçoit une dose de nicotine qui permet de remplacer la dose contenue dans une "vraie" cigarette. Plusieurs dosages existent afin de correspondre au degré de dépendance du fumeur. Si certaines solutions sont totalement ou presque inodores et insipides, d'autres en revanche sont aromatisées grâce notamment au propylène glycol (goût tabac et autres goûts de fruits divers).

Une efficacité encourageante et ambivalente

La France dénombre ainsi non moins de 3 millions de vapoteurs en 2015 soit 6% tout de même des 15-75 ans selon l'INPES, dont plus de la moitié sont des vapoteurs quotidiens. La cigarette électronique continue donc de représenter un marché toujours important. Et il faut bien lui reconnaître quelques avantages : selon l'INPES toujours, 82% des vapoteurs ont diminué leur consommation de tabac d'environ 10 cigarettes par jour. Et le nombre d'arrêts complets du tabac à lui attribuer est tout de même estimé à 400 000 personnes à ce jour.

Cela étant, 5,6% des personnes n'ayant jamais fumé de leur vie ont déjà essayé au moins une fois la e-cigarette, un chiffre qui grimpe même à 15% pour ce qui est des anciens fumeurs…C'est en cela notamment que la vapoteuse est également pointée du doigt car elle constituerait une porte d'entrée ou de retour au tabac. Les non-fumeurs tout comme les anciens fumeurs sont attirés par l'expérience du vapotage et les arguments selon lesquels elle n'est pas aussi nocive que le tabac; les jeunes sont séduits quant à eux par l'aspect must-have, par le phénomène de mode.

Un doute sur sa nocivité demeure

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'Office Français de Prévention du Tabagisme (OFT) de même que la Food and Drug Administration (FDA) aux Etats-Unis ont mené de nombreuses études sur les possibles risques sanitaires que la cigarette électronique ferait craindre à ses utilisateurs. Même si à ce jour ces trois organismes déclarent ne pas disposer d'assez de recul pour affirmer ou non que la vapoteuse est dangereuse pour la santé à long terme, certaines études intermédiaires invitent à la prudence. La FDA met ainsi en garde contre la présence de substances nocives et potentiellement cancérigènes, telles que les nitrosamines, contenues dans les cartouches de l'e-cigarette. Du dyacétyle ainsi que de l'acétoïne et du pentanédione ont été également détectés par des chercheurs de l'Université de Harvard dans plus de 75% des cigarettes électroniques, deux substances responsables de maladies respiratoires et pulmonaires graves. Ces substances entrant dans la composition des arômes artificiels très prisés par les vapoteurs.

Il est ainsi difficile d'avoir une idée totalement arrêtée sur la question de l'utilité ou du risque de la vapoteuse dans la lutte contre le tabac.  D'un côté elle démontre une certaine efficacité mais de l'autre sa nocivité est de plus en plus souvent démontrée. Différentes inconnues demeurent : quel degré de nocivité ? et quels effets néfastes sur long terme ? Seul l'avenir nous le dira.

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