Dans le cadre de notre dossier consacré à l’arrêt de la cigarette, nous vous proposons un petit tour d’horizon des méthodes et solutions proposées pour en finir avec cette addiction. Si certaines semblent apporter des résultats probants, d’autres en revanche peinent à convaincre. Dans ce second volet, on vous dit tout sur les substituts nicotiniques, encourageants mais pas nécessairement déterminants.
Les substituts nicotiniques comptent parmi les moyens les plus utilisés en France dans le sevrage tabagique. Gomme à mâcher, patch, comprimés, inhalateur…les fumeurs et fumeuses ont le choix et peuvent même compter sur des nouvelles molécules telles que la varénicline, plus connue sous le nom de Champix.
Les substituts nicotiniques fonctionnent en libérant de la nicotine dans le sang, dans des quantités plus ou moins importantes en fonction du dosage choisi. Ils visent à réduire les symptômes liés à l'arrêt de la cigarette : envie de fumer incontrôlable, nervosité, irritabilité, manque de sommeil, troubles de la concentration, augmentation de l'appétit, anxiété… Leur action consiste à remplacer la nicotine contenue dans la cigarette afin que le manque de tabac soit endigué. L'autre avantage des substituts nicotiniques est qu'ils permettent d'éviter l'inhalation des substances toxiques qu'une cigarette renferme : goudron, monoxyde de carbone, cyanure d'hydrogène, benzène…
Un vaste panel de solutions
Les patchs
Les patchs de nicotine représentent la part la plus importante des ventes de substituts avec près d'un tiers du marché. Leur dosage varie grandement pour s'adapter aux différents niveaux de dépendance des fumeurs : 7mg, 14mg, 21mg ou 24mg de nicotine. Le principe général est 1mg par cigarette fumée; donc pour un fumeur consommant 15 cigarettes par jour, des patchs de 14mg voire de 20 mg sont nécessaires. Toutefois, les patchs ne libèrent dans le sang via la peau qu'à peine 70% à 75% de la nicotine qu'ils contiennent.
Les gommes à mâcher
Les gommes à mâcher sont dosées à 2mg ou à 4mg de nicotine, et ont une action d'autant plus efficace qu'elles sont utilisées en complément d'un patch pour les plus gros fumeurs, soit ceux qui fument plus de 20 cigarettes par jour. Elles présentent comme intérêt de libérer la nicotine rapidement et donc d'agir tout aussi rapidement sur l'envie de fumer. La durée du traitement va généralement de 8 semaines à 3 mois.
Les comprimés
Les comprimés à sucer ou à dissoudre ont comme attrait leur rapidité d'action. Dosés de 1mg à 2mg, ils seront d'autant plus performants en étant, là encore, couplés à l'utilisation d'un patch. Ils permettent de soulager les symptômes du sevrage tout en limitant la prise de poids et les risques de rechute. Comme les autres substituts, la durée du traitement varie de 2 à 3 mois, pour des prises équivalentes à maximum une quinzaine de comprimés par jour.
Les inhalateurs
Les inhalateurs se présentent sous la forme de cartouches à inhaler, contenant 10mg de nicotine. Chaque bouffée aspirée libère jusqu'à 4mg de nicotine, soit à peu près l'équivalent de la quantité contenue dans trois à quatre cigarettes, pour une durée de limitation des symptômes du sevrage égale à 20 minutes environ à chaque prise.
La varénicline
Enfin, la varénicline (commercialisée sous le nom de Champix ou Chantix) fait figure de nouveau dispositif pour lutter contre le tabac. Cette molécule a une action singulière : elle dégoûte de la cigarette, réduit voire élimine le plaisir de fumer. Elle agit en se liant aux récepteurs nicotiniques du cerveau afin d'une part de compenser le manque de nicotine et d'autre part de faire baisser le plaisir ressenti en fumant.
Une efficacité relative mais encourageante
Avant que la cigarette électronique ne vienne concurrencer les patchs, gommes à mâcher, inhalateurs et autres comprimés à sucer ou à dissoudre, les Français étaient non moins de 1,6 millions en 2014 à avoir utilisé ces substituts nicotiniques, dont 29% pour les seuls patchs.
Quant à leurs résultats et leur efficacité, ils sont limités quoiqu'encourageants. Une étude internationale portant sur plus de 35 000 fumeurs démontre que l'abstinence au tabac via les substituts nicotiniques est augmentée de 74% au cours des 6 à 12 mois suivant le début du traitement par rapport à une absence de prise de ces substituts. Toutefois, 80% des utilisateurs de patchs rechutent dans les trois mois qui suivent le début du traitement. Cette donnée prouve que l'arrêt du tabac ne peut être totale sans d'une part une réelle volonté d'arrêter de fumer et d'autre part le recours à une certaine forme d'aide psychologique. Des centres d'appels anti-tabac sont à la disposition des fumeurs et s'appuyer sur l'expertise d'un médecin tabacologue, d'un psychologue ou d'un psychiatre peut s'avérer nécessaire. Car de la même manière que la dépendance physique est combattue, la dépendance psychologique doit l'être tout autant pour parvenir à ses fins.
Les substituts nicotiniques ne sont donc pas un remède miracle et imparable contre la cigarette mais ils aident grandement le fumeur à diminuer les symptômes liés au manque.
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